Sans greffier il n'y a pas de procès dit-on. Depuis le 9 août 2022, ses piliers de procès en justice ont enlevé leurs toges. Les négociations sont encore à la traîne. Le ministère de tutelle par un décret a réquisitionné quelques greffiers pour garder la maison. Ialtchad Presse a poussé sa curiosité pour chercher à savoir si cette grève a des impacts sur les activités des autres auxiliaires de justice, mais également sur les effets de cette réquisition sur la grève du Syndicat national du personnel des Greffes (SYNAPGREF). Reportage.
Me Fréderic Danoné, avocat souligne d'abord que la revendication des greffiers est légitime. En cette période, dit-il, la justice n'est pas en temps d'activité régulière. Il craint, selon lui, que cette grève ne traîne longtemps. Concernant l'impact de la grève sur les activités des auxiliaires de la Justice, l'avocat estime que ce n’est pas évident surtout en cette période dite de vacances judiciaires. Me Frédéric affirme qu'en ce moment, il n'y a pas beaucoup d'audiences, mais aussi que le ministre de tutelle a réquisitionné quelques greffiers depuis le 9 août pour garder la maison. Toutefois, pour Me Frédéric « nous sommes tout de même dans une période où tout le monde veut se faire écouter donc l'enjeu de la grève du SYNAGREF y est ».
Pour Me Ngartebaye Énoch, président du Syndicat national du personnel des greffes (SYNAPGREF) ils sont en grève depuis le 09 août. Et c'est une grève qui va prendre fin le 23 août prochain, dit-il. A son avis, l'arrêté portant réquisition des greffiers n'a pas d'impacts négatifs sur leur grève, en ce sens que les audiences publiques ne sont pas tenues. Il n'y a que des audiences des référés qui se tiennent, dit le président du SYNAPGREF. « Les réquisitionnés sont là pour recevoir des voies de recours (opposition, appel, requête civile, pourvoi en cassation », précise le greffier.
Parmi les revendications, le SYNAPGREF insiste sur la suspension des salaires de certains greffiers. D'après Me Ngartebaye Enoch, le ministère de la Justice veut mettre sur pied une commission pour traiter cas par cas le problème de salaires suspendus. Il trouve illégale cette manière de faire. Me Enoch estime que c'est aussi une façon de fouler au pied le caractère alimentaire et sacré du salaire. Le président de SYNAGREF insiste sur le caractère de réquisitions possibles qui ne peuvent être que des audiences de référé.
Moyalbaye Nadjasna