N'Djamena ne cesse d'enregistrer ces derniers jours des grosses pluies. Ce lundi 15 aout encore une pluie diluvienne s'est abattue sur la capitale tchadienne. Un véritable cauchemar sur les principales voies bitumées sont submergées par les eaux. Reportage.
C'est une pluie abondante de plus de 3heures d'horloge qui s'est abattue sur N'Djamena, la capitale tchadienne. Sur l'axe avenue Kondol à Moursal, le bitume est complètement englouti d'eau ruisselante. La circulation n'a jamais cessé, mais avec beaucoup de peine. Vendeurs ambulants, automobilistes, conducteurs de porte-tout et motocyclistes se battent farouchement contre les courants d'eau. La devanture et le profil du mur de la maison du président du Conseil national de transition située sur cet axe ne sont pas épargnés. Même chose sur l'avenue Mbaïlem Dana vers le rond-point aigle et une partie du boulevard Sao et Goukouni Weddey en allant vers Ardep-djoumal.
Dabia Nanga, habite vers axe Hydrocarbure. Il trouve catastrophique ce qui se passe ces derniers jours dans la capitale tchadienne. « Toutes les rues sont envahies par les eaux de pluie. Ce n'est que 2 semaines de pluies. Regardez cette scène horrible. Or sous d'autres cieux, les gens passent parfois toute une année de pluie. Cela montre qu'il y a un problème de gouvernance à tous les niveaux », dit-il. Dabia assure que ça ne demande même pas de gros moyens pour évacuer ces eaux-là. Il suffit, selon lui, de canaliser ces eaux vers le fleuve. Pour lui, aucun quartier n'est épargné, mais les zones périphériques en souffrent plus. À son avis, les canaux enfouis aux abords de l'avenue du 10 octobre vers le rond-point Hamama n'ont servi à rien. « La seule solution, il faut que les maires des communes s'assoient avec le maire principal ainsi que tous les ingénieurs. C'est ainsi qu'ils vont mieux mûrir leur réflexion pour sortir la population de ce problème qui ne fait que perdurer », propose-t-il.
Un autre habitant de Gassi déclare sous anonymat. « Je crois que pour les quartiers comme Boutalbagara, Ndjari, Kamnda par exemple, il suffit de faire une grande canalisation avec une tuyauterie qui va drainer les eaux vers la tranchée. Ce canal peut être viabilisé pour une fin de salut pour ces quartiers. À mon avis cela ne demande pas un ingénieur sorti d'une grande école », dit-il. D'après lui, c'est une question de volonté.
Aujourd'hui dit-il, l'axe de Santana n'est plus praticable et tout le monde se rabat sur l'avenue Jacques Nadingar et Maréchal Idriss Deby Itno. Cela cause des embouteillages affirme-t-il.
M. Dabia Nanga revient pour dire que c'est un problème de l'État. « Il semble qu'un milliard a été donné à la mairie pour l'aménagement des rues de la capitale. Mais rien n'est fait si ce n'est que certaines rues secondaires dans quelques quartiers qui ont été remblayées. On n'aime pas vraiment ce pays ». C'est dommage que la capitale soit chaque année dans cette situation pendant les saisons des pluies, estime Dabia.
Moyalbaye Nadjasna