La mutuelle des femmes de Mandouli (MUFEMA), province du Logone occidental ont procédé ce vendredi à N’Djamena, capitale tchadienne, au lancement officiel du projet « lutte contre les pratiques discriminatoires : sensibilisation et formation ». L’objectif de cette campagne est de promouvoir les initiatives de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) au Tchad. Reportage.
Malgré le dynamisme noté dans la prise en charge et l’insertion des personnes vulnérables, beaucoup restent à faire pour l’amélioration des conditions de vie des personnes vulnérables. C’est dans ce contexte que la mutuelle des femmes de Mandouli (MUFEMA), a lancé officiellement ce vendredi le projet dénommé « lutte contre les pratiques discriminatoires : sensibilisation et formation ». L’objectif de ce projet est de contribuer à l’amélioration socioéconomique des femmes et des jeunes filles à travers la lutte contre l’expulsion des femmes au foyer après la mort de leurs maris et de sensibiliser les parents des jeunes filles sur les mariages précoces.
Pour la présidente de la MUFEMA, Mme Bolina née Larnam Tébéro Martine, depuis sa création en 2005, la raison de l’existence de la MUFEMA est de soulager la souffrance des femmes soumises à des conditions humiliantes et dégradantes. Selon elle, cette mission fondamentale s’est traduite au cours de son existence par de nombreuses réalisations. Larnam Tébéro Martine souligne que ce projet vise à identifier toutes les femmes discriminées et expulsées de leurs foyers après la mort de leurs maris en utilisant des techniques de sondage et d’entretien. Elle ajoute aussi que le projet permettra de former 50 ménages monoparentaux et de sensibiliser 20 parents des filles contre les mariages précoces, le maintien des filles à l’école et 30 filles seront formées en matière des droits humains.
Prévu pour un délai d’exécution d’un an, le projet est financé par l’ONG ACRA Tchad d’une valeur de 5 millions 560.000 F CFA et va permettre d’améliorer des conditions socioéconomiques des femmes et des jeunes filles. Pour cela, la mutuelle des femmes de Mandouli en collaboration avec un cabinet a préparé un plan d’action d’assurance sociale à l’échelle de la zone du projet pour contribuer au renforcement de la résilience des femmes et des jeunes filles vulnérables aux effets néfastes des VBG et la précarité économique dès la conception de ce projet.
Dans les pas de la présidente de la MUFEMA, le représentant de la cellule de liaison et de formation des associations féminines (CELIAF), Dillah Romain, pense que le projet de la mutuelle des femmes de Mandouli est inscrit dans le grand projet des défis de lutte contre les violences basées sur le genre et permet de contribuer à l’égalité des sexes. L’animateur précise que cela va permettre d’amener les femmes et les filles à être émancipées et à être autonomes. Le représentant de la CEELIAF souligne que le projet couvre 6 zones du Tchad, dont les 2 Logones, le Mandoule, N’Djamena, le Moyen Chari et le Salamat.
Créée en 2005, la mutuelle des femmes de Mandouli initie ses membres à la création des activités génératrices de revenus et lutte contre les mariages précoces et les mutilations génitales, mais aussi sensibilise les communautés sur les maladies.
Jules Doukoundjé