Le collectif des ligues d'athlétisme au Tchad échange avec les médias, mercredi 27 juillet au CEFOD de N'Djamena. L'année 2022 relève le collectif, a été déclarée une année des sports au Tchad par les plus hautes autorités du pays. Malheureusement rien ne marche au sein de la fédération d'athlétisme, dévoilent les athlètes. Ils réclament une assemblée générale élective aboutissant à une nouvelle équipe capable d'insuffler une dynamique et booster cette discipline sportive au Tchad. Reportage.
Mogossé Djibrine, ancien athlète et personne-ressource Ahamat Guiémé, président de la ligue d'athlétisme de N'Djamena, Dr Gédéon Walbang président de Bongor face à la presse ce matin, interpellent leur ministère de tutelle. Selon Mogossé Djibrine, ils sont déjà organisés afin que dans un proche avenir une nouvelle équipe de la Fédération tchadienne d'athlétisme voit le jour. « Nous avons sollicité une assemblée générale pour mettre à la tête de cette fédération des hommes qu'il faut, qui vont réellement se mettre au service de l'athlétisme au Tchad et non ceux qui se servent », confie-t-il. À son avis, pour insuffler une nouvelle dynamique à l'athlétisme, il faut d'abord une équipe digne qui va travailler de manière concertée avec les ligues. Les ligues constituent la force d'une fédération, dit-il. Mogossé estime que pour résoudre le problème d'athlétisme, l'État doit mettre aussi de moyens matériels, financiers et structurels. « Nous ne détestons pas l'équipe actuelle, seulement elle ne satisfait pas les attentes des athlètes. La fédération actuelle est laxiste, comme elle ne travaille pas avec les ligues, elle n'est pas efficace. Nous sommes à bout de souffle et ça doit changer », signifie-t-il. Pour Mbairakoula Innocent, athlète spécialisé en 100 et 200 mètres, il y a trop de clientélisme dans le monde des athlètes pour aller dans les compétitions, régionales, continentales ou internationales. Cette pratique indigne décourage quasiment tous les athlètes. Nous souhaitons un changement au sein de la fédération.
Miangué Roi, athlète spécialisé en 100 et 200 mètres. J'ai 12 ans dans la pratique de sport, principalement en athlétisme. En effet, au niveau des athlètes nous fournissons des efforts chaque jour. Nous avons participé à plusieurs compétitions nationales et internationales. Mais il manque du sérieux surtout dans la sélection des athlètes. Ceux qui ne travaillent pas sont toujours priorisés au détriment des athlètes sérieux qui peuvent valablement représenter le pays dans les grandes compétitions. C'est bien dommage, et il est grand jour pour que les choses changent. Car nous sommes tous des intellectuels et non des abrutis. Il y a trop de malice à la fédération tchadienne d'athlétisme. Il faut que nos textes sur les sports au Tchad soient respectés.
Sylviane Reyabé, athlète spécialisée en 100 et 400 mètres dames, « sans vous mentir, c'est le chaos dans notre fédération. Il me semble que la fédération a disposé en cachette un certain nombre d'athlètes choyés pour participer à toutes les compétitions d'envergure. Ce sont des athlètes qui n'ont jamais fleuré les pistes en interne comme en externe. Nous trouvons cela anormal ». Depuis mars, tous les athlètes travaillaient à Toukra pour sélectionner les meilleurs afin de les envoyer en Turquie. Nous nous sommes investis pour rien. Il y a trop de copinage à la fédération. Nous qui aimons ce pays et luttons chaque jour pour hisser nos tricolores sommes abandonnés simplement et purement. Nous voulons l'objectivité dans la sélection. En athlétisme il n'y a pas de corruption, c'est la performance et la jambe qui courent plus vite que l'autre. Ce n'est pas une discipline collective, mais c'est l'arrivée qui compte. Tout le monde a vu qui est qui. Le public est le meilleur juge.
Golom Yaounasis, sprinter de 100 et 200 mètres soutient qu’il est bien dommage de le dire ainsi, mais la fédération et les ligues ne parlent pas le même langage. « Nous les athlètes nous appartenons à notre pays le Tchad et les luttes entre ces entités les engagent. Notre objectif c'est de hisser le Tchad à chaque importante occasion sur les scènes internationales ». Faute d'infrastructure, on compétitionne depuis mars à Toukra. On avait compétitionné aux jeux U18 et U20 à Garoua au Cameroun d'où nous sommes rentrés avec de trophées pour le Tchad. Il nous ont rassuré qu'ils vont organiser une compétition en interne pour sélectionner les athlètes pour le jeu islamique en Turquie. Chose faite, j'ai battu deux fois un athlète qui vient d'être sélectionné et moi le vainqueur je suis abandonné. C'est juste ça ? Mêmes les autres camarades athlètes ont trouvé cela injuste. Nous avons manifesté jusqu'au ministère de tutelle, dit-il sur un ton amer.
Moyalbaye Nadjasna