L'Office national pour la sécurité alimentaire (ONASA) vient de déballer son stock mardi, 19 juillet à N'Djamena capitale tchadienne. Pour soulager un tant soit peu les ménages démunis, des ventes subventionnées des céréales sont organisées dans les dix (10) arrondissements. Reportage.
11heure vient de sonner ici à l'école officielle au quartier Repos dans le 4ème arrondissement de N'Djamena, capitale tchadienne. C'est aussi là que la cérémonie du lancement s'est tenue. Une foule majoritairement féminine a pris d'assaut la cour de l'école. Chaque père de famille attend impatiemment d'acheter un sac pour sa maisonnée.
Haroun Adef Djibrine est le tout premier bénéficiaire à acheter un sac de mais à 10 000 f. « C'est un soulagement pour moi et ma maisonnée. Je suis fier des autorités qui ont enfin pris une bonne décision pour aider les tchadiens les plus démunis », dit-il d'un air jovial. Fatimé Bitchéré assise dans la foule est venue dès le matin. L'attente va être longue mais je dois rentrer absolument avec un sac pour mes enfants, affirme-t-elle. Au marché, soutient Fatimé, le sac de mais se vend à 30 000f. « Je suis veuve avec beaucoup d'enfants. Je crois que si j'arrive à avoir 2 sacs de céréales, nous allons traverser cette période difficile du mois d'aout. S'ils nous font cette faveur chaque trois mois, on aura moins de problème de ration. Pour un ménage, s'il y a le céréale à la maison même avec un 1000 F CFA on peut préparer du gombo aux enfants ».
Le maire de la commune du 4ème arrondissement Haroun Ramad Mahamat, est ravis par le choix porté par l'ONASA sur sa circonscription pour le lancement officiel de la vente subventionnée des céréales. C'est un acte salutaire, dit-il. A son avis dans les marché de N'Djamena, les commerçants augmentent chaque jour le prix des denrées alimentaires. « On a toujours demandé qu'ils soient justes mais en vain. Aujourd’hui, cette vente est la vraie solution. Ce contre-poids de l'État tombe bien. Le sac de 50 kilo du riz se vend à 12500 Fcfa et les sacs de céréales à 10 000 Fcfa », dit le maire. Il précise que les bénéficiaires sont d'abord des démunis, ensuite les pères de famille qui ne peuvent pas acheter un sac de mil aujourd'hui sur nos marchés.
Selon M. Haroun Ramad Mahamat, les stocks peuvent suffirent, rien n'est à craindre. D'après le gestionnaire du 4ème arrondissement, une personne démunie ne se cache pas, on peut facilement l'identifier. « Nous avons fait un travail en amont avec nos agents pour les identifier avec des listes. Nous redoublons la vigilance afin que les commerçants véreux ne viennent pas s'infiltrer », prévient le maire. Il fait observer que s'ils trouvent un sac d'ONASA sur le marché, ce serait zéro tolérance. Haroun Ramad confirme que les sacs ne sont pas estampés mais des services de renseignements vont mener des investigations pour desceller les travers.
Moyalbaye Nadjasna