District sanitaire nord : des soignants arrêtés, les centres de santé vont en grève

Juil 13, 2022

Tous les centres de santé du district Nord de la ville de N’Djamena sont en grève depuis le lundi 11 juillet 2022. C’est suite à l’arrestation d’un corps soignant du centre de santé de Hillé Houdjaj  dans la commune du 1er arrondissement. Une infirmière est accusée d’avoir donné la mort à une patiente qui n’a pas reçu un acte médical. Le Syndicat National des Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé au Tchad. SYNTASST dénonce cette arrestation et exige la libération de l’infirmière La rédaction de Ialtchad presse est allé vérifier cette affaire au centre de santé de Hillé Houdjadj et au district de l’hôpital de la paix. Reportage.

La cour de l’hôpital de la paix de Farcha est déserte ce matin. Pas d’ambiance, la grève est observée à 100% par le personnel.  Le bureau du médecin, les salles d’hospitalisation, la maternité, la pédiatrie, les salles de soins et la pharmacie sont fermés à clé. Il existe un service minimum d’urgence. Mais d’après nos sources, ce service ne prend en charge aucun patient tant qu’ils n’auront pas eu gain de cause à leurs revendications, lance une des infirmières interrogées qui demande l’anonymat. Même son de cloche du côté du centre de santé Hillé Houd hadj. Pas de corps soignants. Un véhicule militaire est garé dans la cour pour assurer la sécurité du centre de santé.

Selon les explications du président du SYNTASST Younouss Mahadjir, tout est parti de la prise en charge médicale d’une patiente qui s’est présenté au centre de santé Hillé Houdjadj pour des soins ventre creux. L’infirmière l’aurait demandé d’aller manger quelque chose avant de revenir prendre ses médicaments. La patiente est allée prendre une bouteille de jus et une bouteille d’eau consommées à moitié. Arrivée dans la salle de soins, elle commençait à vomir. Et n’a pas eu le temps de prendre ses soins parce qu’elle serait morte. Les parents de la victime ont accusé l’infirmière d’être à l’origine de la mort de la patiente. Du coup, l’infirmière et le boutiquier qui a vendu à la patiente le jus et la bouteille d’eau sont mis aux arrêts.

Informé de la situation, le Syndicat National des Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé au Tchad SYNTASST à travers son secrétaire général dénonce cette arrestation et exige la libération de leur camarade. Saisi de l’affaire, le ministre de la Santé publique a tenu une rencontre avec les responsables du SYNTASST hier 12 juillet au sein du ministère. Il a signifié que pour des raisons de sécurité du corps soignant, il préfère qu’elle soit toujours en détention en attendant que les tensions baissent.

Selon le président du SYNTASST Younouss Mahadjir, cette suggestion n’est pas du gout du syndicat et donne un préavis de grève de 6 jours qui prendra fin le 18 juillet prochain. Le syndicat exige la libération de leur camarade. « Dans les principes du SYNTASST, dès que vous êtes menacés, vous cessez de travailler. Nous allons tenir une Assemblée Générale Extraordinaire le 18 juillet pour demander à la base si elle est d’accord ou pas avec la proposition du ministre de la Santé qui consiste à maintenir la camarade en prison pour des raisons de sécurité. Ensuite nous allons décider de lancer la grève ou pas », a-t-il déclaré. Pour Younouss Mahadjir, c’est une magouille des parents sinon l’infirmière qui est détenue n’a pas encore posé un acte médical sur la patiente qui peut la conduire en prison.

Approché, la responsable du centre de santé de Hillé Houdjaj a décliné notre invitation pour donner la version des faits de l’établissement.

Kouladoum Mireille Modestine
Djénom Josiane

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