La section syndicale d'agent de l'impôt persiste et signe pour l'augmentation du prime dû aux amendes de pénalité sur les recettes fiscales. De 40 % de prime au début, ils se retrouvent à 20 %, ce qu'ils trouvent anormal. La section syndicale estime que les prévisions sont atteintes, voire dépassées. Certains agents estiment qu'il n'y a pas raison pour les abandonner ainsi dans leurs tristes conditions de vie et de travail. Un tour dans quelques hôtels et un échange avec le syndicat lundi, 11 juillet a permis à Ialtchad de vous faire comprendre les enjeux nerf de guerre. Reportage.
La rédaction a parcouru quelques hôtels d'impôts à N'Djamena pour constater que la grève est réellement observée. Certains agents d'impôts rencontrés ont suggéré laisser le syndicat s'exprimer sur la question. D'autres, asphyxiés par la situation, estiment que c'est déplorable qu'ils fournissent des recettes et le gouvernement n’est pas reconnaissant à leur égard. C’est pourquoi la grève sèche lancée depuis le 8 juillet.
Moussa Mahamat Mahdi, salut dit-il, la forte mobilisation des agents de l'impôt pour le déclenchement de cette grève sèche. Selon lui, une structure syndicale est habilitée à défendre les intérêts moraux et matériels de ses syndiqués. « C'est ce que nous avons fait pour les agents d'impôt. Notre grève a deux points de revendications: l'amélioration des conditions de travail et l'amélioration des conditions de vie des agents. Depuis les trois dernières années, nous avons atteint et même dépassé les prévisions. Les agents ont mieux fait pour la survie des finances de notre République », dit le syndicaliste. Le SG de la section syndicale trouve tout à fait logique que les agents exigent du gouvernement l'amélioration des leurs conditions de vie. A des moments aussi exceptionnels, dit-il, les crises financières dues aux chutes des revenus pétroliers, ce sont des recettes qui ont sauvé les Finances Publics. Ces efforts à son avis sont venus de la détermination des agents de l'impôt. Ils ont contribué systématiquement à la mobilisation des recettes et méritent d'être récompensés, soutient Moussa Mahamat Mahadi. « Nous revendiquons l'augmentation de l'amande de pénalité (AP). Cela s'explique à travers les irrégularités constatées au niveau de la comptabilité de certaines entreprises. Les sanctions par rapport à ce manquement de la part des entreprises qui est appelé AP », dit l'inspecteur d'impôt.
Au début soutient le syndicaliste, leurs AP étaient de 40% suite aux luttes de leurs aînés au temps de feu Gata Ngoulou, ancien ministre de Finances et du Budget. Ce pourcentage explique Moussa Mahamat Mahadi, était octroyé aux agents pour les mettre à l'abri de la corruption, des détournements et de la déperdition des recettes, etc. Mais au fur et à mesure, l'esprit de ce texte a été selon lui, dénaturé. « Conséquences, de 40% nous sommes rétrogradés à 10%. Lorsque nous avons réitéré la lutte sous le maréchal du Tchad, il a revu l'AP à 20% tout en nous rassurant que jusqu'à 2022, nous serons augmentés à 100% pour nous galvaniser dans le travail », assure l'inspecteur. Vu, les indicateurs en l'occurrence les prévisions qui sont au vert, c'est bien logique que nous demandions les avantages, affirme-t-il.
Échec à la négociation
Le SG de la section syndicale affirme que le syndicat a lancé un préavis de grève du 5 au 8 juillet. Dans leurs démarches, rapporte-t-il, la direction générale des impôts leur avait reçu. Ensuite, c’est le ministre de Finances et du Budget. « Nous avons cru qu'ils allaient créer des conditions favorables au dialogue, mais rien de tout cela. Nous déplorons le comportement de certains responsables de Finances. Malheureusement ces rencontres se sont soldées par un échec total. Nous ne demandons pas quelque chose dans le budget de l'État, ce sont revendications extrabudgétaires », dit Moussa Mahamat Mahadi.
Le SG de la section syndicale appelle au sens républicain du ministre de Finances. Il plaide en outre auprès du Président du conseil militaire de Transition (PCMT) afin de se pencher sur la question pour un dénouement heureux. Pour lui, ils ne sont des va-t-en-guerre, la porte des négociations est grandement ouverte pour un dialogue sincère. Le syndicaliste précise qu'ils ne font non plus de la politique, c'est une lutte syndicale dans l'intérêt des agents de l'impôt. « Nous sommes le seul pays du monde où les AP sont gérées par le Trésor public. Au Cameroun voisin, les AP sont versées directement dans les comptes des agents. Au Tchad, nous sommes exposés à des tentations de corruptions, la perdition des recettes », dit l'inspecteur Moussa Mahamat Mahadi.
Pour résoudre ce problème, souligne-t-il, c'est d'accorder aux agents d'impôts des avantages assez cohérents. D'après lui le ministre de finances fait profil bas, lorsqu'il ne fait pas écho de leur grève. « Il est aussi de notre devoir de soigner l'image de ce département. Je crois que seul un dialogue sincère va aboutir sur une solution est meilleur », conclut le syndicaliste.
Moyalbaye Nadjasna