Le 17 juin dernier s’est ouvert à N’Djamena le premier sommet sur le projet de la “Grande muraille verte”. 11 pays africains de la zone sahélo-saharienne veulent relier par une ceinture de végétation l’Ouest à l’Est de l’Afrique. Ces pays confrontés à des problèmes de désertification et de sécheresse entendent ainsi agir. Pour comprendre un peu plus sur ce grand projet, Ialtchad Presse vous propose une entrevue avec M. Hassan Terap, ministre de l’Environnement et des Ressources aloétiques.
Ialtchad Presse : Expliquez-nous cet ambitieux projet de Grande Muraille Verte (GMV)
Ministre Hassan Terap : La Grande Muraille est certes un projet ambitieux, mais c’est aussi une réponse au défi environnemental. C’est une union des pays membres pour lutter contre le desert, la pauvreté des populations, la dégradation des terres et la restauration de l’écosystème.
Ialtchad Presse : Quels sont les objectifs visés ?
Ministre Hassan Terap : Les objectifs visés sont de couvrir le couvert végétal et animal par une politique de reboisement dans la zone tracée.
Ialtchad Presse : N’est-il pas prétentieux de croire qu’une muraille de 15 kilomètres de largeur peut permettre d’atteindre ces objectifs ?
Ministre Hassan Terap : Évidemment il va falloir d’abord commencer quelque part pour exécuter un projet quel que soit sa taille.
Ialtchad Presse : Au-delà de la tracée sur la carte, pensez-vous qu’il est facile de synchroniser un projet de cette envergure entre plusieurs pays ?
Ministre Hassan Terap : La GMV s’étend sur 7000 km de long et 15 km de large repartie entre 11 pays. Donc, l’agence panafricaine de la GMV créée le 17 juin 2010 à N’Djamena est une structure chargée de coordonner les actions des agences nationales qui sont créées dans chaque pays membres. Le but est d’amener chaque État à s’occuper de sa partie. Par exemple au Tchad la GMV s’étend sur 1010 km de long et 15 km de large de Gueredaye aux confins du Lac Tchad et au nord de hadjar Lamis jusqu’à Guereda au Wadi Fira. Nous devons nous investir pour reboiser cet espace.
Ialtchad Presse : D’aucuns disent qu’il faut près de 20 millions de dollars pour le tronçon tchadien qui est de 100 km. Comment compter le financer ?
Ministre Hassan Terap : Nous comptons réaliser le tronçon tchadien d’abord par la volonté, les ressources humaines compétentes que nous disposons ensuite les efforts du gouvernement et de ses partenaires. La prise de conscience de nos compatriotes, ce dernier temps aux problèmes environnementaux est un atout non négligeable. Aujourd’hui l’un des défis qui est un exemple non de moindre est le Lac Tchad. Le Lac a diminué de superficie, tout ceci est lié aux effets pervers du changement climatique.
Ialtchad Presse : N’est-il pas juste d’investir cet argent dans nos programmes d’action nationaux de lutte contre la désertification qui connaissent mieux les besoins ?
Ministre Hassan Terap : Il est vrai que nous avons de programme d’action nationale de lutte contre la désertification. Je pense à la semaine nationale de l’arbre. Mais ce programme manque de cohérence. Aussi ne dit-on pas que l’union fait la force ? La GMV est un grand programme qui attire le regard du monde entier et peut mobiliser beaucoup des apports extérieurs.
Propos recueillis par Fatimé Mahamat