A quelques jours de la fête du ramadan, les abords des marchés grouillent de monde. Au quartier Mardjandaffack dans la commune du 2e arrondissement de la ville de N’Djamena, les devantures des domiciles et des entreprises sont transformées en marchés de fortune. Des jeunes gens assis à même le sol vendent des chaussures et autres articles utiles pour la fête. Nous avons fait un tour dans ces marchés de circonstance. Reportage.
Des chaussures pour hommes, femmes, enfants et les bonbons sont placés un peu partout sur l’avenue Maldoum Bada Abbas, toujours appelé par les N’Djamenois avenue El-Nimery. C’est la même chose derrière la grande mosquée roi Fayçal. Ces étales obstruent les passages aux usagers de la voie publique. Ces marchés improvisés vendent la plupart du temps des chaussures. Ils ont apparu au 20e jour du ramadan et disparaîtront au lendemain de la fête du ramadan comme en témoignent les vendeurs. Ces détaillants de chaussures prennent en gros au marché à mil, au marché de Dembé ou dans les boutiques détenues par des immigrants chinois pour les revendre.
Mme Nodjissané Chantal est rodée dans ce business et sur cette avenue. Pour elle, en affaire, c’est la circonstance qui produit des bénéfices. « Les gens veulent sortir tous habiller en neuf le jour de la fête. Nous leur vendons nos articles. On faisait une bonne marge de bénéfice par le passé. Mais cette année c’est un peu difficile. Les clients viennent à compte-gouttes. On fait difficilement 30.000FCFA de marché par jour », se lamente-t-elle. Mais Mme Chantal espère que les quelques jours qui restent lui seront florissants.
Tout comme Mme Chantal, M. Ousmane Ramadan vend des chaussures dans cet endroit depuis plus de 12 ans déjà. Il affirme que le marché n’est pas bon cette année. Il dit n’avoir vendu aucune paire de chaussures depuis le passage de notre équipe. « On est obligé de causer seulement entre nous. Les acheteurs demandent seulement le prix et s’en vont. Ils disent que les chaussures coûtent cher et qu’ils n’ont pas d’argent. C’est aussi cela le marché, comme nous sommes habitués nous nous peinons pour venir tous les jours. Ce n’est pas intéressant », il ajoute qu’il est obligé quelquefois de s’endetter pour se nourrir.
Un autre vendeur Modjingar Roger se plaint du comportement des agents de la mairie centrale qui les arnaque tous les jours malgré la morosité du marché. « Les agents de la mairie centrale étaient passés hier nous faire payer 3.000FCFA par vendeur. Si tu ne paies pas, on ramasse tes marchandises. Ce sont les boutiques qui déboursent 3.000F comme taxe annuelle. Mais on est dans la rue pour trois semaines seulement, on nous demande de payer cette somme. Vraiment je ne comprends pas la Mairie », a-t-il déploré.
Kouladoum Mireille Modestine