La Chambre de Commerce, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA) du Tchad organise depuis hier une foire dénommée Foire Ramadan au palais du 15-janvier de la capitale tchadienne, N’Djamena. Pour avoir plus d’information sur les enjeux socioéconomiques de cette activité du patronat, Ialtchad s’est entretenue avec Ali Adji Mahamat Seïd, Président de la Chambre de commerce du Tchad ce 25 avril 2022. Entrevue.
M. Ali Adji Mahamat Seïd, Président de la Chambre de commerce du Tchad affirme que son institution organise cette foire afin d’alléger un peu la souffrance des consommateurs tchadiens. Selon lui, c’est aussi une manière d’encourager l’importation massive des produits. Ce qui pourrait, dit-il, influencer ceux qui font souffrir la loi de l’offre et la demande. M. Ali Adji constate que la guerre en Ukraine, accentué par le déficit céréalier de notre agriculture l’année dernière a fait que certains produits commencent à être rares sur les marchés. D’après lui, même les produits disponibles ont flambé. « On s’est dit que pendant cette période, nous allons proposer au gouvernement d’organiser une foire alimentaire. Ce qui a été accepté et on a adressé une correspondance au ministère de commerce, avisé les plus hautes autorités de l’État sur notre action. C’est un projet qui est encouragé et soutenu par le président de la transition. Il a donné toutes les instructions pour nous accompagner dans cette phase », a confié le président de la Chambre de Commerce, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA).
A son avis, c’est une foire spécialement du mois de ramadan afin d’aider la population à trouver surplace certains produits inhérents à la fête (gâteaux, habits et autres). Pour motiver l’ouverture de la foire que dans la soirée, M. Ali Adji évoque la forte chaleur dans la journée. Le soir selon lui est mieux indiqué et le climat est favorable. « Nous ne pouvons pas demander aux commerçants de vendre moins cher ou à perte. Nous sommes les représentants des opérateurs économiques qui ont de grandes entreprises. Nous ce qu’on leur demande c’est d’être correctes et de ne pas profiter de cette situation de pénurie pour augmenter le prix », souligne le chef du patronat. Il insiste pour dire que l’enjeu de cette foire est d’encourager les importateurs à faire une importation de masse. Le président de la Chambre de commerce souhaite que l’équilibre s’établisse entre l’offre et la demande. Il précise que l’intervention de la CCIAMA est beaucoup plus technique afin que les commerçants et les consommateurs trouvent chacun leur compte.
Pour répondre à notre question pourquoi organiser la foire à la fin du ramadan, M. Ali affirme que le retard vient de la mise en place de la logistique. L’idéal selon lui, c’était de la faire bien avant le ramadan, mais les procédures administratives ont traîné. « Étant donné que nous avons demandé l’exonération pour plus d’importation. L’attestation d’exonération a pris aussi du retard. Voilà les raisons fondamentales du retard. Mais la cherté de vie continue et ce n’est pas seulement le ramadan, il faut agir sur l’offre d’une manière globale. La dynamique, c’est de continuer la foire pour que cette période difficile d’offre puisse avoir sa raison sur le marché », dit-il. La CCIAMA assure M. Ali Adji, voudrait accompagner les actions du gouvernement. Il demande à la population de visiter la foire afin de constater d’elle-même, les différentes offres. À titre informatif, il signale que certaines entreprises ont tout de même accepté de diminuer si peu soit-il, le prix de certains produits. C’est encourageant et cela va permettre à la population de faire une petite économie, soutient-il.
Le président de la chambre de commerce déclare que ce n’est ni une première ni une dernière foire. Mais après cette année plusieurs autres vont en suivre. L’organisation de la foire fait partie de la mission assignée à la CCIAMA, affirme-t-il. La foire en cours va durer 20 jours, conclut M. Ali Adji Mahamat Seïd.
Moyalbaye Nadjasna