Après deux jours d’échange sur les principales thématiques, surtout sur la fondation et la forme de l’Etat qui seront débattues au dialogue national inclusif (DNI) le 10 mai, les acteurs non conviés aux deux pré-dialogues demandent aux autorités de la transition d’organiser un vrai dialogue inclusif qui permettra de redéfinir une nouvelle base pour un Tchad nouveau. Ils préviennent que si ce dialogue n’est pas transparent et inclusif, ils descendront dans la rue pour exiger la tenue d’un vrai dialogue. Reportage.
Rien ne serait comme avant, préviennent certains leaders de la société civile qui étaient réunis pendant deux jours sur la thématique de la refondation et la forme de l’État qui seront discutées au futur dialogue.
Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, aux termes de deux jours d’échanges sur les critères de participation, la refondation et la forme de l’Etat ont permis de comprendre les enjeux du dialogue. Selon lui, chaque acteur a pu s’approprier des principales thématiques sans lesquelles le dialogue national inclusif, souverain et apaisé que les Tchadiens attendent de plain-pied ne sera qu’une comédie sans lendemain et de façon imagée comme certains l’ont décrit. Il affirme que le niveau du débat permet de dire que l’ objectif du séminaire est atteint et revient à chacun de s’approprier les pertinentes analyses et recommandations formulées. Hassaballah Soubiane ajoute que cette rencontre est le signe de l’existence d’un large front pour un vrai dialogue qui a le mérite de faire bouger les lignes. « Ce front se dessine progressivement, il inclut plusieurs personnalités ressources », précise l’ancien ministre. Il espère que l’initiative des acteurs de la société civile et de certains partis d’opposition va imposer au dialogue du 10 mai un riche débat contradictoire sincère et apaisé à la recherche d’un nouveau consensus solide et durable jetant les bases d’un Tchad nouveau.
Hassaballah Soubiane prévient au président du CMT qu’en cas d’exclusion du dialogue national, ce front lancera un appel à une vaste mobilisation citoyenne sans égal sur le territoire national pour se faire entendre. « Pacifiquement et avec détermination, nous allons vaincre », ajoute-t-il.
Concernant les pourparlers de Doha au Qatar, il souligne que les forces vives de l’intérieur qui aspirent à un changement tiennent au caractère inclusif du dialogue. L’ancien ministre affirme que la participation des politico-militaires au dialogue est pour ces forces une condition vitale. Il signale que la tenue de deux dialogues concomitamment est une idée incongrue.
Dans la même foulée, le Dr Gali Gata interpelle les autorités de la transition en disant que le pays ne peut plus être gouverné par une équipe, il faut le gouverner avec les propositions de tout le monde. Selon lui, les gouvernants ont tendance à ne pas écouter ce qui se dit et note qu’on ne peut pas gouverner contre l’opinion du peuple.
Pour Dr Sitack Yombatina, il faut un vrai dialogue entre les Tchadiens. L’opposant ajoute que le dialogue entre amis, c’est terminé. Il faut un agenda clair et une représentativité au dialogue et non les gens ramassés. Selon lui, si les 17 millions des Tchadiens ne sont pas représentés, il n’y aura pas le dialogue. « On ne badine plus, où on organise un vrai dialogue ou le Tchad sera sectionné en petit morceau », prévient-il. Dr Sitack estime que les partenaires devraient comprendre qu’il faut un vrai dialogue pour redéfinir le pays ou alors il n’y aura pas de dialogue et on décidera de ce qui va se passer pour la suite.
Jules Doukoundjé