Des acteurs, non conviés aux pré-dialogues organisés par le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) se sont réuni pour discuter sur certaines thématiques liées au prochain DNI prévu pour le 10 mai. Ils ont aussi échangé sur la refondation de l’État, sa forme et la conduite de la transition. Reportage.
Les acteurs non étatiques qui n’étaient pas conviés aux pré-dialogues organisés par le CODNI et le défunt CTS pour ce qui concerne les politico-militaires à Doha au Qatar décident de se réunir pendant deux jours pour discuter sur les thèmes liés au prochain dialogue prévu pour le 10 mai. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités de participation efficace des acteurs non étatiques aux débats approfondis, constructifs et sereins permettant de parvenir à un consensus. Pendant ces deux jours, ces acteurs vont décortiquer les thématiques qui seront discutées au prochain dialogue et feront des propositions en vue de bien concevoir la refondation de l’État et la forme de l’État.
Pour le coordonnateur de Wakit Tamma, Max Loalngar, les attentes du peuple obligent les acteurs et leurs partenaires à une réflexion commune en vue de circonscrire les concepts de la refondation de l’État et de sa forme, de la conduite de la transition, avec un accent particulier sur la gestion économique et financière. Selon lui, il y va de la réussite de ce dialogue et de l’aspiration du peuple tchadien à en faire une véritable opportunité de transformation du pays. A l’issue de cette rencontre, les axes clairs pour la future constitution et les textes y afférents, le projet d’une nouvelle charte de transition, les orientations pertinentes pour le cahier de charge du gouvernement de transition et les profils des dirigeants devront être passés au peigne fin pour que tout le monde ait la même information. Max Loalngar affirme que cet exercice permet de jauger la transition actuelle et d’en mesurer les limites de sa gestion. Il souligne aussi que ce serait la voie royale de mettre à nue les subterfuges mis en place dans le dessein secret de biaiser les vrais débats et de priver le peuple tchadien d’une transition conduisant à une alternance politique fondatrice d’une véritable espérance.
Abondant dans le même sens, le Pr Avocksouma Djona, modérateur de la rencontre estime que la situation est critique et le pays est à la croisée des chemins. Il ajoute que personne ne connaît l’agenda et de quoi on va parler au dialogue, ni les critères de participation. Selon lui, si les choses traînent à Doha, c’est justement parce que nous ne savons pas de quoi on devrait parler. Le Pr souligne qu’il faut s’organiser en tant que société civile et citoyen de ce pays pour pouvoir présenter un certain nombre de choses qui pourrait probablement faciliter le futur dialogue, si jamais ce dialogue est maintenu. Il affirme qu’il y’a deux jours, le PCMT a évité de dire une phrase prononcée le 31 décembre : le caractère souverain du DNI. Selon lui, le dialogue aura lieu le 10 mai et les politico-militaires n’assistent pas, il y’aura encore un autre mot qui va sauter, le caractère inclusif.
Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, le CODNI serait en train de confectionner une liste pour soumettre à l’appréciation du PCMT qui désigner ceux qui vont participer. Il estime que ce n’est pas en son honneur et en tant que président du CMT, il a intérêt à être à égale distance des forces qui vont dialoguer, que de choisir comme ils l’avaient fait pour le Conseil national de transition (CNT). « Notre démarche est très simple, il y’a des blocs, que chaque bloc se réunit malgré des difficultés qu’il y’aura, les gens vont finir par s’entendre », dit l’ancien ministre. Il souligne que dialoguer, ce sont des idées qui vont être débattues, la forme de l’État. Hassaballah Soubiane ajoute que le pays a besoin d’un dialogue sincère qui permettra au Tchad d’être comme les autres pays.
Jules Doukoundjé