Le président de la République du Tchad, le maréchal Idriss Deby Itno est mort au combat, il y’a un an. Après 30 ans au pouvoir, le président défunt a laissé un héritage que certains analystes apprécient de différentes manières. Reportage
Le 20 avril 2021, 20 avril 2022, il y a un an que le maréchal du Tchad était tué au combat. Le président Idriss Déby Itno était arrivé au pouvoir le 1er en renversant Hissein Habré par un coup d’État. Le colonel avait promis entre temps au peuple tchadien après 8 ans de dictature de son prédécesseur Hissein Habré la démocratie. Ce discours était accueilli avec beaucoup d’espoir. Mais après 30 ans à la tête du pays, il a un laissé bilan apprécié de différente manière.
Pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan, ancien ministre sous le régime du défunt président Idriss Deby Itno, il serait difficile de prétendre le bilan de 30 ans de pouvoir du Président Idriss Deby Itno, mais il est logique pour une nation quand un leader disparaît de tenter de faire son bilan. Selon lui, même si, on n’a pas toutes les données, on peut évaluer ce bilan quand même.
Le Pr Ahmat Mahamat Hassan souligne que le premier élément qu’il a laissé, ce qu’il est mort soldat et a gouverné le Tchad pendant 30 ans. Il affirme aussi que le défunt président a laissé le Tchad uni et non éclaté et a réussi à préserver l’unité du Tchad. « Ce pays depuis son indépendance en 1960 n’a connu que des troubles politico-militaires, des revendications autonomistes jusqu’à la guerre civile de 1979 avec les tendances politico-militaire », explique-t-il. Concernant la Bande d’Aouzou occupée par la Libye de Kadhafi, il ajoute que le défunt président a réussi à intégrer la bande d’Aouzou longtemps occupée par la Libye comme faisant partie du territoire du Tchad après des guerres et des procès internationaux à la Cour internationale de la Justice (CPI).
Le Pr Ahmat Mahamat Hassan a aussi soulevé les points noirs du régime du Président Idriss Deby Itno, en disant qu’à la fin de son pouvoir, il a laissé un pays menacé par les replis identitaires graves et les guerres intercommunautaires. Selon lui, le président n’a pas réussi à gérer la question foncière, c’est-à-dire le conflit agriculteurs et éleveurs qui prend de l’ampleur. L’ancien ministre de la Justice estime que le problème agriculteur et éleveur est devenu une crise d’accaparement de terre, c’est devenu profond. Il souligne que malgré l’annonce de son discours historique « je ne vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté et la démocratie », il n’a pas réussi à instaurer un régime démocratique. Le Pr ajoute que le Tchad est le seul pays africain où il n’y a pas eu alternance pacifique au pouvoir. « Il y a eu des élections, mais ce sont des élections truquées et toujours contestées », dit-il.
Sur le dossier Justice, il dit qu’il a été son ministre de la justice et a des preuves qu’il a laissé un pays dans une impunité généralisée et le respect de la loi est foulé aux pieds. La loi n’est pas devenue un vecteur d’unité nationale.
Ce qu’il y’a de positif, c’est la liberté de presse et de parole. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan, affirme que le défunt président a réussi l’exploitation du pétrole. Il affirme que le problème d’exploitation du pétrole a coûté la vie à plusieurs présidents tchadiens. Il également que le président Deby a réussi les avancés socio-économique vers les années 2009-2010, avec les infrastructures sanitaires et éducatives.
Jules Doukoundjé