Le Tchad est en transition politique, mais une grogne sociale d’une grande ampleur couve.
Au même moment, le président de la transition Mahamat Idriss Deby s’est offert une balade dans quelques capitales provinciales promettant monts et merveilles.
Au Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), la chicane a gagné les esprits.
D’abord la grogne social qui couve a commencé par se faire sentir. À la Justice et à l’Éducation, le feu roule. A la Santé il rampe. Dans les souks les prix flambent.
Les magistrats étaient les premiers à partir en grève illimitée depuis quelques semaines, mais ni le gouvernement ni le Conseil militaire de transition ne semble mesurer les conséquences de cette grève qui risque de paralyser le pays. Pourtant les magistrats ne demandent pas grand-chose. Ils réclament de travailler en sécurité. Sur ces dossiers il est urgent d’agir.
Ensuite, le Président de la transition s’est offert une balade. Est-il en campagne ? Il a pris goût au pouvoir. Il y a tellement des problèmes à régler que cette campagne est incompréhensible. Partout où il est passé, il a beaucoup promis. Il est sur les pas du Maréchal. La France et son président Emmanuel Macron ont adopté le PCMT. Ils sont étonnement silencieux sur cette transition. Ce n’est pas le cas des Américains. Le sénateur Bob Menendez dans une lettre dénonce le silence de l’administration Biden. Il appelle le président de la transition et les autres membres de ne pas se présenter aux futures échéances électorales. Et parle d’occasion historique pour tourner la page des années de dictature.
Au Parti pour les Libertés et le Développement, c’est la dispute. Une partie des militants avec à leur tête Hicham Ibni Oumar contestent la gouvernance du Secrétaire général, Mahamat Ahmat Alhabo.
Le groupe de Hicham affirme qu’il y a un contentieux. Lequel? Certains militants qui ont battu campagne en 2016 seraient mécontents. Ils ont l’impression d’être méprisés. Aussi, Hicham réclame son investiture comme candidat à la Mairie du 4e arrondissement et sa réintégration comme membre du Comité exécutif du parti.
Des arguments insuffisants et légers selon le parti qui affirme de son côté que le groupe de Hicham méprisent les textes qui régissent le parti. Et croit que le fait d’être fils de, lui donne des privilèges. Au sujet de sa candidature, la réponse fuse en forme de boutade : est-il possible de l’investir lui seul? Il est vrai que les investitures se font dans une période donnée, en groupe et selon la méthode du parti. Avant de solliciter l’investiture, Hicham doit accepter de militer, se faire connaître des militants, de payer ses cotisations, d’assister aux réunions et de se conformer aux textes du parti. Il n’y a pas 56 façons de faire de la politique active. Pour le PLD, la sortie du groupe de Hicham est un non-évènement.
Enfin, l’excursion du président de la transition alors que la grogne sociale est partout dans le pays est tout, sauf responsable.
Bello Bakary Mana