Après un préavis de grève sans une suite favorable, la section provinciale de N’Djamena du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) décide de sécher les cours pour 3 jours, à partir de ce mardi. Cette grève a aussi pour objet de soutenir les professeurs des matières scientifiques en grève depuis plus d’un mois pour réclamer leur reversement. Reportage.
Le SET, section provinciale de N’Djamena met en exécution sa menace de préavis de grève. Dès ce mardi tous les établissements publics de la ville de N’Djamena ont fermé leurs portes. Le SET, provincial affirme que cette grève a pour but de soutenir les enseignants des matières scientifiques en grève depuis janvier dernier pour réclamer leur reversement à la fonction publique. Ils réclament aussi plusieurs mois d’arriérés de salaire.
Pour le secrétaire général provincial adjoint pour la province de N’Djamena, Dion-Nadji Moise, le gouvernement n’a pas honoré ses engagements. Selon lui, c’est une grève de 3 jours pour avertir le gouvernement. Les enseignants de la province de N’Djamena ont inscrit dans leurs réclamations plusieurs revendications qui sont les primes de craies qui devaient être payés depuis la fin de l’année dernière, mais rien n’est fait. Le syndicaliste explique aussi qu’il y’a des enseignants dont leurs salaires ont été reversés au trésor public, parce que leur situation administrative était confuse. Mais, il ajoute qu’après vérification, on s’est rendu compte qu’ils n’ont pas de problème. Le SGA de la province de N’Djamena exige qu’on leur reverse leurs salaires. « Du moment où la situation administrative est clarifiée, il faut payer leur argent. On n’a pas besoin de négocier », dit Dion-Nadji Moise. La section provinciale exige aussi le payement sans condition des arriérés de salaires des nouveaux intégrés à la fonction publique. Le SGA du SET, section de N’Djamena dénonce aussi le refus du gouvernement de payer les jetons de présence des membres de la CAP des ministères de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et des Métiers, de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et de la Promotion et de la Diversité, et en fin de l’Enseignement supérieur.
Selon Blaise Ngartoïdé, secrétaire général national du SET, les autorités font la sourde oreille lors qu’on les alerte sur les situations tendues. Ils laissent pourrir. « On ne nous écoute pas. Ce mouvement fait suite à un préavis de grève lancée par la section provinciale de N’Djamena en solidarité avec les professeurs scientifiques qui sont en grève depuis le retour des congés de Noël », explique Blaise Ngartoïdé. D’après lui, dans le règlement intérieur du SET, les grèves sectorielles sont permises et la section provinciale a le droit d’aller en grève, surtout lorsqu’elle constate le nom respect des engagements. Pour le syndicaliste, c’est un problème d’équité et de justice sociale. Il estime qu’il n’est pas normal que certains reçoivent leurs primes et d’autres ne reçoivent rien. Au sujet de retard des cours des professeurs scientifiques, le SG national souligne que si leur situation est réglée, en commun accord avec les responsables des lycées, ils trouveront des solutions pour organiser les cours de rattrapage.
Toujours dans le chapitre des grèves, les enseignants de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports (INJS) qui étaient en grève depuis une semaine, durcissent le ton. Au cours d’une assemblée générale (AG), organisée ce mardi à N’Djamena, ils ont exhorté leurs camarades qui ont été décrétés par le ministère de tutelle à ne pas reprendre le chemin du travail.
Les agents du Ministère de la Jeunesse et des Sports étaient en grève depuis une semaine pour protester contre les nominations fantaisistes faites par leur ministre. Ils reprochent au ministre de la Jeunesse et des Sports de nommer aux postes de responsabilités ses amis qui ne sont pas du ministère et dont on ignore les compétences en la matière.
Jules Doukoundjé