Mécontents que leurs enseignants les aient libérés ce matin pour cause de grève, les élèves du lycée Hillé Leclerc, dans la commune du 4e arrondissement, ont manifesté contre cette grève de soutien de 3 jours aux enseignants scientifiques contractuels de l’État. Reportage.
Ce sont des élèves visiblement en colère qui exprimaient leur ras-le-bol. Des pneus brûlés, des magasins fermés, bref la circulation est perturbée sur la voie bitumée qui passe devant le lycée jusqu’au marché à mil. Quelques minutes après, la police débarque. À leur arrivée, la fumée du gaz lacrymogène et celle des pneus s’entremêlaient. C’était le sauve-qui-peut. Les élèves fuyaient de partout pour se sauver. Les commerçants qui vendent les habits aux alentours du lycée, ramassaient leurs produits et détalaient eux aussi.
Du côté des policiers, l’action ne manquait pas. Par exemple en voulant lancer une grenade lacrymogène vers les manifestants, l’étui est finalement tombé dans leurs véhicules. Les policiers sont tous descendus du véhicule en fuyant pour revenir 30 min plus tard pour chercher le véhicule. Un monsieur habillé en tenue militaire qui passait à moto a failli être capturé par les élèves. Il a eu la vie en faisant demi-tour. Interrogés sur le mobile de leur manifestation, quelques élèves affirment ne rien savoir. D’autres disent qu’ils sont en cour quand le Directeur est venu leur demander de rentrer sans donner d’explication. Cette information est confirmée par le Directeur administratif du collège Hillé Leclerc Seïd Podda.
Pour lui, c’est le Syndicat des Enseignants du Tchad SET qui a demandé à tout le corps enseignant d’observer une grève de soutien de 3 jours à compter de ce 22 février. Seulement, le SET a informé la base que ce matin. D’autres enseignants l’ont écouté à la radio. « C’était ce matin qu’on est informé de la grève. Entre temps, les élèves étaient en plein cours déjà. Alors l’administration a fait passer l’information suivie de la libération des élèves. C’est cela qui les a mécontentés », explique-t-il. Il reconnaît l’erreur que le SET a commise en informant tardivement la base. Normalement, le syndicat doit informer les inspecteurs qui doivent saisir les responsables des établissements à la veille. Selon lui, cela pourrait éviter la manifestation des élèves dans la rue s’ils étaient informés la veille. Cette manifestation est organisée dans presque tous les établissements scolaires publics de la capitale. Pour ceux du collège Leclerc, les policiers sont fatigués de les disperser donc ils sont partis les laisser. Ces derniers ont pris alors la direction du lycée de la liberté pour se joindre aux élèves de ce lycée.
Kouladoum Mireille Modestine