La marche de la plateforme de la coordination de la société civile prévue pour ce samedi 19, est reportée pour le 26 février prochain. Au cours d’une rencontre avec la presse pour annoncer la marche qui était autorisée pour le 12 février dernier, mais à cause des évènements de Sandanan, celle-ci a été reportée. Les organisateurs annoncent encore un autre report. Raisons de ce report : les autorités de la sécurité publique exigent que les responsables de Wakit Tama signent la condition de porter la responsabilité en cas de casses pendant la marche. Reportage.
La marche de la plateforme de la coordination de la société civile Wakit Tama de ce samedi 19 février n’aura pas lieu. Les responsables de Wakit Tama qui étaient en train d’échanger avec la presse sur la marche de ce samedi avaient reçu de leurs camarades qui étaient au ministre de la Sécurité publique pour les modalités de la marche une autre condition. Selon Wakit Tama, les autorités exigent de signer un engagement de porter la responsabilité des casses en cas de débordements. Les dirigeants de Wakit Tama se sont excusés auprès de la presse pour aller se concerter à huis clos dans une salle de la bourse du travail. Au retour du huis clos, les mines étaient tristes. Ils annoncent pour la 2e fois le report de cette marche.
Pour le coordonnateur de Wakit Tama, Me Max Loalngar, cette marche était autorisée, mais reportée pour des raisons de massacres perpétrés sur les populations de Sandana. Selon lui, Wakit Tama avait reporté la marche qui était prévue pour le 12 février dernier pour montrer aux autorités de la transition leur volonté pour un dialogue sincère et inclusif. « Nous ne comprenons pas que les autorités du Ministère de la Sécurité publique attendent à quelques heures de la marche pour changer de veste », s’indigne-t-il. Me Max explique que l’un des deux camarades chargés de suivre le dossier était absent. Il s’interroge s’il n’avait pas subi des pressions. Le coordonnateur de Wakit Tama souligne qu’il fallait deux signatures pour autoriser la marche.
À son avis, il est inadmissible de poser de conditions pour une marche qui était déjà autorisée. Il ajoute que la plateforme a juste reporté le délai pour des raisons humanitaires pour partager la douleur avec les populations de Sandana. « Nous avons le regret de vous annoncer qu’en toute responsabilité, nous reportons cette marche d’une autre semaine », annonce Me Max Loalngar. Il promet également d’introduire dès le lundi prochain une autre demande. Il soutient aussi que la plateforme se tient mobilisée pour que le samedi 26 février prochain soit réussi. C’est l’occasion selon lui de dénoncer les exactions perpétrées contre les paisibles populations d’Abéché et de Sandana.
Pour permettre aux Tchadiens de comprendre leur droit à la manifestation, l’avocat affirme qu’il y a deux régimes de liberté : le régime préventif et le régime répressif. Selon lui, le régime répressif est le plus libéral possible, parce qu’il permet au peuple d’organiser les manifestations sans prévenir les autorités. Il précise néanmoins que s’il y a des casses, les organisateurs seront devant leurs responsabilités. Concernant le régime préventif, Me Max ajoute que, c’est une lettre d’information qui est adressée aux autorités pour leur permettre de prendre des mesures pour encadrer la marche.
Pour le cas du Tchad, dit-il, c’est un régime hybride qui n’est ni préventif ni répressif.
Jules Doukoundjé