L’archevêque métropolitain de N’Djamena Monseigneur Edmond Djitangar a été blessé au genou ce mardi à N’Djamena. Il participait à la marche de soutien organisée pour réclamer la justice aux 13 personnes tuées dans le village de Sandanan, dans la province du Moyen Chari. Reportage
L’archevêque de N’Djamena, Edmond Djitangar est blessé au genou et au bas ventre ce mardi matin à N’Djamena. Le chef de l’Église catholique tchadienne participait à la marche pour exiger que justice soit rendue aux personnes tuées le 10 février dernier à Sandanan, un village situé à l’extrême du Tchad, dans la province du Moyen Chari. Selon des sources proches de l’Église catholique, l’archevêque a été aussitôt évacué à l’hôpital Notre-Dame des Apôtres de N’Djamena (NDA) un centre hospitalier catholique.
Par contre le vicaire général, Abbé Samuel Mbairabé Tibingar, l’archevêque Edmond Djitangar a pris part à la marche pour exprimer sa solidarité avec toutes les victimes en tant que pasteur. Selon le vicaire général, Monseigneur Djitangar n’a pas été blessé et vague à ses occupations au siège de la conférence épiscopale. Abbé Samuel exhorte les Tchadiens à prier pour la paix au Tchad.
Dans un message vidéo, le patron de l’Église catholique a lui-même exprimé sa gratitude à tout le monde pour la marque de sympathie à son égard et a appelé au calme, tout en rassurant qu’il se porte bien.
Or, le secrétaire général de la conférence épiscopale, Abbé Xavier a déclaré que Monseigneur Djitangar a reçu un étui de gaz lacrymogène au genou et au bas ventre, mais sans gravité. Il ajoute que lui aussi a reçu les étuis. Le SG précise que lui et l’archevêque ne sont pas partis pour marcher, mais pour aller rendre leurs condoléances au quartier Moursal dans le 6e arrondissement, non loin de la place Talino Manou. Il explique qu’ils sont descendu de la voiture et ont marché avec la foule et c’est au rond-point aigle que 3 camions remplis de policiers ont commencé à tirer sur eux. L’Abbé Xavier a témoigné aussi qu’il a vu 2 jeunes blessés au pied et à l’avant-bras et un 3e blessé à la tête. Ils sont conduits à l’hôpital Notre-Dame des apôtres pour les soins médicaux. Il reconnaît que monseigneur a eu une enflure au genou, mais avec le massage, il se porte bien.
Au sujet de la marche, il affirme que cela s’ajoute à la douleur des souffrances des frères et sœurs qui sont morts à Abéché et à Sandanan. « Ceux qui meurent sont nos frères et sœurs, ce sont les tchadiens. Si les gens se recueillent pour ceux qui sont morts, on a le droit en tant qu’humain pour pleurer aussi nos frères et sœurs », dit-il.
Cette manifestation a été violemment réprimée par la police nationale qui a dispersé des centaines des manifestants.
Indignée, la Ligue tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH), apporte son soutien à toutes les victimes de cette situation. Le président par intérim de la LTDH, Me Adoum Mahamat Boukar exige du gouvernement le déplacement de tous les féeriques des zones agricoles, la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour l’affaire de Sandanan, le respect de la présomption d’innocence des personnes arrêtées et le respect strict des procédures judiciaires. Le défenseur des droits humains exige également la nomination objective aux postes de responsabilités des personnes compétentes et qualifiées dans les provinces afin d’éviter le mercantilisme. La marche pacifique et de deuil organisé ce 15 février par les ressortissants de Koumogo et de Sandanan afin d’apporter un soutien moral aux victimes de la barbarie, a été sauvagement réprimée à la place FesAfrica et dans les rues du 6e arrondissement.
Jules Doukoundjé