Le village Sandana, dans le canton Koumogo au département de Bahr-kho, province du Moyen-Chari est victime d’une barbarie. Selon plusieurs sources un éleveur a connu un accident mortel avec sa moto ce 10 février. Les autorités et l’imam de Sandana se sont rendus sur les lieux pour constater et confirmer les faits. Les membres de la communauté des éleveurs ont estimé qu’il s’agit d’un assassinat. Ils ont organisé une expédition punitive. Reportage.
Le chef de canton de Koumogo Remneli Marcel joint ce 11 février déclare qu’ils sont encore en train de gérer la situation. Mais selon lui, tout est parti d’un motocycliste éleveur mort de suite d’un accident de circulation. Informés, l’imam du village Sandana et le chef du village se sont rendus sur les lieux d’accident, dit-il. « L’accident s’est produit à 3km du village. De retour, l’imam a rassemblé les musulmans pour leur dire que leur frère est effectivement mort par accident. Il leur a demandé de vaquer à leurs occupations. Ensuite, la gendarmerie est allée faire son constat. Elle rapporte que cet accident est dû à un faux virage. Mais je ne sais pas par quelle alchimie, on nous rapporte une autre information que l’accidenté serait mort d’un coup de hache », explique le chef.
Le chef de canton de Koumogo se dit étonné que la nouvelle de l’accident se soit transformée en assassinat. La nouvelle s’est vite rependue et les éleveurs ont fait appel aux autres éleveurs des alentours, soutient Sa Majesté. C’est ainsi dit-il, que les éleveurs ont envahi le village Sandana. « Un éleveur est entré dans le village. Il a tiré un coup de feu et les autres aussi. C’était la panique au village. Ce n’est même pas un conflit agriculteur-éleveur classique comme on l’appelle.»
Au moment de publier ces informations, 11 paysans sont tués sans raison, rapporte Sa Majesté Rimneli Marcel. En ce moment informe-t-il, le gouverneur est sur le terrain et s’est rendu en brousse. « Certains envahisseurs ont été identifiés et la liste est avec le gouverneur peut-être qu’ils seraient arrêtés. Pour l’instant, on attend de voir. Actuellement, tout est calme à Sandana », dit le chef de canton. Selon lui, les paysans ne s’attendaient pas à une pareille surprise. Si c’était un truc prémédité oui, mais ce n’était pas le cas, le calme est revenu, rassure le chef.
Le président de la Commission nationale des droits de l’homme(CNDH) Djidda Oumar Mahamat a réagi par un communiqué de presse. Il condamne cet acte qu’il qualifie de barbare. Il appelle les autorités à prendre leurs responsabilités afin de faire cesser ce massacre. La CNDH exige la promptitude des autorités à résoudre ce problème au risque de dégénérer en un conflit intercommunautaire. La CNDH demande aussi que les criminels soient poursuivis et jugés.
Moyalbaye Nadjasna