Grogne sociale dans les ministères de la Santé publique, de la Femme et celui de la jeunesse, des sports et de la promotion de l’entrepreneuriat. Les agents intégrés nouvellement en 2020 dans ces différents ministères revendiquent le versement intégral de leurs arriérés des rappels de salaire conformément au pacte social. Certains agents donnent des préavis de grève, d’autres observent déjà une grève d’avertissement. Reportage.
La plateforme revendicative des arriérés de salaire des agents des ministères de la Santé publique et de la Solidarité nationale et celui de la femme de la famille et de la petite enfance intégrés en 2020 sont lassés d’attendre. Ils montent au créneau en accordant un délai d’une semaine au gouvernement à compter du 09 au 15 février 2022 afin de verser intégralement ces arriérés de rappel jusqu’au dernier agent. Pour la plateforme, ce préavis fait suite à une longue durée d’attente et des démarches vaines qui ont été menées auprès des syndicats. Elle dénonce le manque de volonté du gouvernement de payer les arriérés de rappel de salaire conformément aux dispositions du pacte social triennal qui indique que 50% des arriérés seront versés en fin octobre et les 50% autre en fin décembre 2021. La plateforme rappelle à tous ses membres qu’après l’expiration du délai, tous les agents doivent cesser le travail sur l’étendue du territoire et rester vigilants pour des actions futures de grande envergure.
Pendant que les agents des ministères de la Santé publique et celui de la femme donnent un préavis, ceux du ministère de la Jeunesse des sports passent à la vitesse supérieure. Ils observent depuis le 10 février dernier une grève d’avertissement de trois jours. Cette grève fait suite au préavis lancé du 28 janvier au 9 février dans le cadre de la réclamation des rappels de salaires. Le collectif des fonctionnaires intégrés en 2020 au ministère de la Jeunesse et des Sports est consterné du fait que jusqu’à nos jours, les arriérés des rappels de salaires restent impayés. Le collectif a lui aussi mené des démarches auprès des centrales syndicales et de la direction de la solde qui n’ont pas abouti. Les agents de ces trois ministères accusent le gouvernement de transition de bafouer les clauses du pacte social triennal. À ce titre, les fonctionnaires soulignent que la posture actuelle du gouvernement ne facilite pas un climat de paix et le respect des engagements pris avec les partenaires sociaux.
Le vice-président de l’Union des Syndicats du Tchad UST Younouss Mahadir affirme que ces agents ont la liberté d’agir ou de lancer une action de grève. Pour lui, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements consignés dans le pacte. « Les autorités n’ont pas payé à terme échu conformément aux clauses du pacte. En plus des agents de ces ministères, il y a aussi les arriérés des retraités qui ne sont pas payés. Le pacte est violé à seulement 4 mois de sa signature », a-t-il indiqué. Le vice-président de l’UST ajoute que la centrale a écrit au ministre de la Fonction publique, au Premier ministre et au président du Conseil Militaire de Transition pour les rappeler la violation du pacte. Mais aucune réaction de leur part. De tout ce qui précède, Younouss Mahadir fait savoir que l’UST attend que les sections syndicales réagissent et elle va saisir l’occasion pour lancer une action générale. Il appelle les agents de ces trois ministères à réagir déjà au niveau de leur ministère de tutelle pour contraindre le ministre à porter leurs revendications au niveau supérieur.
Kouladoum Mireille Modestine