A « l’école de la paix » du camp des réfugiés de Guilmey

Fév 02, 2022

L’éducation est l’une des solutions pour résoudre le problème de conflits intercommunautaires. C’est dans ce cadre qu’une école élémentaire a vu le jour dans le camp des réfugiés camerounais de Guilmey, situé à la sortie Nord-Ouest de la ville de N’djamena. Reportage.

Il est 11h30 sous un ciel brumeux. C’est l’heure de la récréation. Tous les élèves réfugiés du camp de Guilmey situé à environ 15 km de la sortie Nord-Ouest de la capitale tchadienne, N’Djamena, attire l’attention des visiteurs. Dans cette école de fortune, créée pour la circonstance, plus 700 enfants dont plus 60% des filles, jouent dans la cour. Innocents, ces enfants dont la plupart, ne comprennent pas qu’ils ont fui avec leurs parents le conflit intercommunautaire.

Pour permettre aux enfants de continuer d’apprendre et d’espérer un avenir meilleur, quelques volontaires se sont organisés pour créer un cadre dénommé « Ecole de la paix » au sein du camp pour dispenser des cours aux enfants.

Mme Fatimé Yorongar, animatrice d’hygiène eau et assainissement dans le site des réfugiés de Guilmey, explique les biens fondés de la création de cette école de la paix des élèves réfugiés. Selon elle, c’est l’initiative de la sous coordination de la paix, une organisation caritative basée dans le premier arrondissement de la ville de N’Djamena qui a décidé d’agir en faveur des enfants des réfugiés qui déambulaient dans la forêt de Farcha Milezi, alors que les enfants tchadiens partaient à l’école. Mme Fatimé Yorongar souligne que grâce à cette organisation, plus de 700 élèves ont pu trouver un cadre pour continuer d’apprendre. Elle précise que dans cette école, c’est le programme tchadien qui est dispensé à ces enfants. L’école est composée de deux sections : il y a la section francophone et la section arabophone. L’animatrice qui s’exprimait avec beaucoup d’émotion se réjouit de l’épanouissement des enfants de cette petite école. Elle ajoute que le cycle élémentaire est au complet et c’est l’inspection académique départemental du 1er arrondissement de N’Djamena qui les appuie avec les matériels didactiques. Selon elle, cette école a permis aux enfants, de ne pas seulement apprendre, mais elle constitue aussi un cadre d’épanouissement pour eux. Mme Fatimé Yorongar annonce qu’ils sont en train de recenser les élèves du secondaire qui sont dans le camp afin de les inscrire dans un lycée public du 1er arrondissement.

Pour le directeur de cette école de la paix des réfugiés, Saleh Moussa Adoum, l’école prône la paix comme son nom l’indique. Il souligne que c’est depuis le 11 décembre dernier qu’ils ont décidé d’encadrer ces enfants pour qu’ils ne ratent pas le cursus scolaire. Le directeur ajoute que l’école a permis un brassage entre les élèves et leurs enseignants. Il rassure que les enseignants sont qualifiés et le programme est certifié par l’inspecteur académique et départemental du 1er arrondissement qui contrôle le programme. Malgré les difficultés, le directeur affirme que, ce qui les préoccupe, c’est l’augmentation de l’effectif des élèves. Il a aussi évoqué le problème de salle de classe qui constitue leur principale préoccupation.

En attendant un appui des autorités, les enseignants utilisent les arbres comme salle de classe pour dispenser les cours. L’école de la paix des enfants réfugiés du camp de Guilmey est une expérience de solidarité créée par quelques volontaires tchadiens.

Jules Doukoundjé

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