L’Ordre des avocats du Tchad(OAT), a fait un point de presse ce matin, 29 janvier 2022 à son siège, au Ministère de la Justice à N'Djamena. Le Barreau du Tchad déplore les violations des droits humains ce dernier temps sur l’ensemble du territoire national. Les avocats tchadiens notent les actes de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Le Bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro, président du conseil de l’Ordre, doigte aussi, l’élan usurpateur ou d’abus de pouvoir de certaines autorités traditionnelles et coutumières. Le point !
Le Barreau du Tchad dans sa communication s’est attaqué d’abord aux actes de tortures, des traitements inhumains et dégradants. Pour le Bâtonnier Me Djerandi Laguerre Dionro, le caractère sacré de la vie humaine est bafoué. Il constate le manque de respect à l’égalité de tous en droits, dignité et principes de la vie en société inhérent au contrat social. Le président du conseil de l’Ordre s’indigne du retour à la loi de la jungle ou ‘’l’homme est loup pour l’homme’’. Selon lui, tout porte à croire que les plus forts pourraient avoir un droit de vie et de mort sur les plus faibles. « Ces malfaiteurs filment leurs forfaitures, réalisent des vidéos et les partagent sur les réseaux sociaux. Certains érigent illégalement des cachots de détention dans lesquels sont gardés les citoyens », martèle le Bâtonnier.
Me Djerandi Laguerre Dionro affirme que ces actes inhumains sont des affronts à la loi et à l’État. Il soutient que ce sont des actes qui constituent une grave atteinte à un État de droit. Les avocats tchadiens appellent à la responsabilité de l’État de diligenter une enquête pour identifier les auteurs de tels actes. L’ordre des avocats du Tchad, souligne que ce sont des malfaiteurs qu’il faut les juger conformément a la rigueur de la loi. Le barreau du Tchad rappelle au gouvernement ses engagements internes et internationaux du point de vue en matière de protection des droits humains. Le Barreau révèle avoir mis sur place un comité ad hoc de suivi de ces situations.
Les avocats tchadiens expriment leur préoccupation suite à la situation d’Abéché, province du Ouaddaï à l’Est du Tchad. Le Barreau évoque que les vidéos sur la toile, montrent que les forces de sécurité se sont comportés comme sur un champ de bataille. « Alors qu’elles ont à faire à une population civile qu’elles doivent sécuriser, protéger et encadrer s’il s’agit d’une manifestation pacifique », note Me Djerandi Laguerre Dionro, président de l’Ordre. Pour le Barreau, l’ordre et la sécurité publique ne sauraient justifier des violations flagrantes des droits de l’homme, causant la perte en vies humaines. Le barreau insiste sur une enquête sérieuse et indépendante soit faite. Selon le Bâtonnier, signe que les membres des forces de sécurité à l’origine de ces actes doivent après l’enquête être traduit devant la justice. « Le Barreau n’exclut pas l’option de saisine de juridictions internationales, notamment la cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour ces violations massives de droits de l’homme », signifie-t-il.
Le Barreau du Tchad, regrette qu’un cas emblématique se produise dans la province du Ouaddaï. Selon Me Djerandi Laguerre Dionro, or, les avocats avaient prévenu le gouvernement à travers leur point de presse du 21 octobre 2021 sur la question de l’usurpation ou d’abus de pouvoir par des certaines autorités coutumières. L’ordre des avocats a cité comme exemple, le sultan de Dar-Billiat, province de l’Ennedi Est qui s’est arrogé le pouvoir, de légiférer, de juger et d’exécuter les décisions.
Le Bâtonnier se félicite de la prompte réaction des autorités mais les interpelle à s’assurer de l’effectivité de la non-application dans une certaine mesure malgré son annulation. Pour les avocats, tout désordre de cette nature doit être combattu avec fermeté pour que force reste à la loi pour un État de droit que les tchadiens appellent de leurs vœux.
Moyalbaye Nadjasna