Répression à Abéché, l’ASCEDO présente un bilan de 21 morts et 84 blessés

Jan 29, 2022

L’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï (ASCEDO) a organisé ce vendredi à N’Djamena une conférence débat pour sensibiliser les ressortissants de la province du Ouaddaï et informer l’opinion nationale et internationale sur les exactions perpétrées par les forces de l’ordre sur les manifestants contre l’intronisation d’un nouveau chef de canton Bani-Halba. L’ASCEDO a présenté un bilan de 21 morts et plus de 84 blessés. Reportage

Plusieurs milliers des ressortissants de la province du Ouaddaï, composés majoritairement de jeunes ont assisté à la conférence débat organisée par l’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï (ASCEDO). Cette rencontre d’échange a lieu à la maison de la Femme de N’Djamena, située dans le 7ème arrondissement de la commune de N’Djamena a pour objectif d’abord de sensibiliser sur les exactions perpétrées par les forces de l’ordre sur les manifestants. Le 24 janvier dernier, des milliers d’Abéchois ont manifesté contre l’intronisation d’un chef de canton de la communauté arabe Bani-Halba, résidant dans les féériques d’Abéché. Cette manifestation a été sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, avec un bilan provisoire de 21 morts et 84 blessés.

Pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, l’ASCEDO a fait recours à des leaders de la société civile, les défenseurs des droits de l’Homme et les avocats qui ont tour à tour condamné les évènements malheureux qui se sont déroulés dans la capitale provinciale du Ouaddaï. Les conférenciers ont exigé une enquête neutre et transparente pour situer les responsabilités et punir les auteurs de ces incidents.

S’exprimant à propos des évènements qui ont ensanglanté les habitants d’Abéché, Anouar Mahamat Mustapha, secrétaire général de l’ASCEDO, explique que la rencontre permet de rendre visible les exactions commises par les autorités sur les citoyens les 24 et 25 janvier dernier à Abéché. Selon lui, il faut clamer haut et fort que l’Etat a failli à ses obligations vis-à-vis des habitants qui étaient sortis à mains nues pour exprimer leur point de vu par rapport à une chefferie. Le SG qualifie ce qui s’était passé dans la capitale du Ouaddaï de massacre qui ne doit pas rester impuni. « Nous les ressortissants du Ouaddaï géographique, nous disons que nous ne sommes pas d’accord des agissements contre les citoyens et pour réclamer justice pour les victimes », exige Anouar Mahamat Mustapha. Le SG de l’ASCEDO estime que ce qui s’est passé à Abéché doit susciter la réaction de tous les humains. Il ajoute qu’il est inadmissible que l’on vienne au cimetière pour traquer les gens qui enterrent leurs morts. Il en appelle à la solidarité de tous les tchadiens pour demander tous ensemble que la justice soit faite et que la dignité humaine soit respectée.

 Me Max Loalngar, coordonnateur de la plateforme Wakit Tama, exprime son indignation. Pour lui quel que soit les motifs ayant occasionné ces manifestations qui étaient pacifiques, la répression qui s’en est suivie ne se justifie nullement. « Puisque la vie humaine a été bafouée et banalisée, nous sommes ici pour exprimer notre solidarité aux frères du Ouaddaï, mais aussi exprimer notre attachement à un Tchad véritablement démocratique », souligne l’un des leaders de Wakit Tama. Selon lui, il faut une enquête de façon impartiale de manière à documenter pour que la justice soit saisie et que les vrais coupables soient condamnés.

Abondant dans le même sens, Me Coudé Mbaïnaissem, président de l’association tchadienne la libre parole à la jeunesse, dit ajoute que cette injustice que la population d’Abéché a subie, est un complot d’Etat contre la population et personne ne peut rester indifférent, il faut être solidaire. Pour l’avocat, les hautes autorités ont pris un acte pour diviser les enfants de la localité, mais encore aller tirer sur eux à balles réelles. « Nous interpellons les plus hautes autorités de l’Etat afin que les différents ministres tels que les ministres de la sécurité publique, de la Justice, de l’Administration du Territoire et de la Défense soient interpelés à sujet », propose Me. Il dit qu’il est disponible pour aider l’ASCEDO jusqu’à devant les juridictions pour que la vérité soit dite.

De l’avis de Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général (SG) de la Convention tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) qui suivait avec beaucoup d’intérêt le débat, il faut que tout le monde connaisse les tenants et les aboutissants de ce qui s’était passé. Le défenseur des droits humains appelle à la retenue. Pour lui, ces évènement malheureux d’Abéché sont une négligence des autorités. Mahamat Nour Ibedou a aussi dénoncé la brutalité des autorités locales qui ont ordonné de tirer sur la population. Selon lui, ces autorités qui ont donné des ordres à l’armée de tirer sur la population doivent être sanctionnées.

A la fin de la conférence débat, les responsables de l’association socioculturelle et éducative pour le développement du Ouaddaï ont fait de recommandations aux autorités de la transition le limogeage et la radiation de l’effectif de l’armée nationale du gouverneur et ses complices.

Jules Doukoundjé

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