Les Abéchois de N’Djamena en grève de soutien

Jan 26, 2022

Pour être en solidarité avec la population du Ouaddaï, la communauté ouaddaienne vivant dans à N’Djamena et d’autres villes du Tchad observent depuis ce matin 3 jours de deuil pour compatir avec les familles des manifestants d’Abéché tués à balle réelle et ceux blessés depuis le 24 janvier. Les manifestants protestaient contre l’intronisation d’un nouveau chef de canton arabe Bani-Halba prévu pour le 29 janvier prochain. Ialtchad Presse a fait le tour de la capitale, N’Djamena, ce matin. Reportage.

Tôt ce matin, la population de la capitale N’Djamena ne se retrouve pas. Les boutiques des quartiers détenus par les ressortissants de la province du Ouaddaï sont hermétiquement fermées. Trouver du pain pour son petit déjeuner est devenu un véritable parcours de combattant. Il fallait faire des longues distances pour espérer en trouver. Les tenanciers des boutiques, des stations-service, des restaurants, bref tous les ressortissants d’Abéché qui exercent un métier libéral sont tenus d’être en solidarité avec les manifestants tués par balle et ceux blessés. Zakaria Ali est un jeune mécanicien originaire d’Abéché. Il est assis devant une boutique fermée et lance, « les autorités ont tirés sur les personnes qui manifestent pacifiquement. Elles les ont tués et empêchent qu’on les enterre. Les militaires sont allés jusqu’au cimetière pour tirer sur les gens qui enterrent les morts faisant encore de victimes. C’est trop ».Pour lui, la constitution garantit le droit de manifester à tout Tchadien. Il affirme ne pas comprendre pourquoi on tire sur les personnes qui manifestent alors que la constitution l’autorise. M. Zakaria précise que cette grève de solidarité concerne que ceux qui exercent les fonctions libérales. « Les fonctionnaires de l’État originaires du Ouaddaï et ceux qui travaillent dans les Organisations non gouvernementales sont exonérés de cette grève de soutien. Nous autres devrons pleurer nos morts pendant 3 jours avant de reprendre avec nos activités », dit-il les yeux mouillés et la gorge serrée d’émotions.

Un autre boutiquier Moussa Adam rencontré au marché à mil explique que l’ordre est venu de la ville d’Abéché, demandant aux ressortissants de la région de fermer les boutiques et d’arrêter toutes les activités libérales. « Nous devons soutenir nos frères d’Abéché et compatir avec les familles endeuillées. Qui sait si demain les militaires ne vont pas tourner leur canon vers nous », a-t-il affirmé.  Regardez comment ils agissent, les communications sont coupées : les messageries, le téléphone et l’Internet des deux opérateurs téléphoniques sont coupés à Abéché. On ignore combien de personnes ont été tuées aujourd’hui, a-t-il ajouté.

Kouladoum Mireille Modestine

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