Après une semaine d’arrêt de cours relatif à la manifestation des élèves du lycée scientifique de Walia, les cours reprennent ce lundi 24 janvier. Le lycée a pris l’initiative de réunir les élèves autour du drapeau ce matin pour communiquer sur la paix avant que les élèves n’entrent en classe. Pour cause du mécontentement des élèves, ils revendiquaient leurs enseignants scientifiques qui observent une grève sèche depuis le 03 janvier. Reportage.
Les cours ont repris timidement ce matin au lycée de Walia. L’administration du lycée a pris l’initiative de réunir autour du drapeau, enseignants, élèves, étudiants, anciens élèves du lycée de Walia et le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET). L’objectif recherché est de parler de la paix aux élèves et aux étudiants après les affrontements qui se sont produits au lycée de Walia. Ils étaient nombreux à écouter le message. Le proviseur du lycée scientifique de Walia Beakba Debgaroua initiateur de la rencontre affirme que c’est pour empêcher qu’un autre incident ne se produise. Et éviter la perte des heures de cours qu’il a organisé cette rencontre. Pour lui, les élèves et étudiants sont les futurs cadres, ils sont appelés à travailler dans les mêmes bureaux alors pas besoin de s’entredéchirer aujourd’hui. « Nous leur avons parlé de la paix et de la cohésion sociale. Ils n’ont pas besoin de se regarder comme des ennemis, cela va semer la haine en eux. Nous voulons que les élèves du lycée de Walia et les étudiants du campus de Toukra cultivent l’amour entre eux », a-t-il souligné. Il précise que les personnes qui ont vandalisé le lycée ne sont même pas des étudiants. Ce sont des individus mal intentionnés qui ont profité de la situation pour faire du désordre. M. le proviseur du lycée de poursuivre en affirmant que les étudiants sont les aînés et d’ici un an, les élèves de son lycée vont les rejoindre pour les études supérieures. M. Beakba Debgaroua propose même que les étudiants viennent chercher les élèves pour qu’ils assistent à des activités culturelles au sein de l’université.
Si d’un côté le proviseur a réuni les élèves au nom de la paix, de l’autre côté, les enseignants scientifiques contractuels de l’État réclament le reversement à la fonction publique et le payement des arriérés de leur salaire avant de retourner dans les lycées. Ils ont réagi par un communiqué de presse signé du rapporteur adjoint Djiraibé Kosmadji. L’Amicale des Enseignants Scientifiques Contractuels, constate le blocage de l’arrêté de reversement à la fonction publique soumis depuis le 29 décembre 2021 au gouvernement. Selon le communiqué, les propositions ont été faites pour éponger graduellement les arriérés de salaire depuis leur prise de fonction en octobre 2019, mais rien n’est fait. L’amicale décide de reconduire la grève sèche dans tous les établissements scolaires du Tchad et appelle le gouvernement à honorer son engagement comme prévu dans le pacte social.
Les enseignants scientifiques menacent d’appeler tous leurs collègues des provinces de venir à N’Djamena pour des actions de masse si le gouvernement ne donne pas une réponse favorable à leur revendication. Au sujet de cette grève annoncée, le proviseur du lycée de Walia Beakba Debgaroua rassure ses collègues. « Les autorités sont en train de chercher de solutions à ces revendications. D’ici quelques jours, la situation sera décantée », a-t-il remarqué.
Kouladoum Mireille Modestine