Les autorités de la mairie centrale et celles de la commune du 9e, sortie sud de la capitale N’Djamena ont démoli la gare automobile située dans la forêt de Walia « barrière ». Les responsables de cette gare dénonce et accusent les autorités communales de trop en faire et qualifient l’opération d’acte contre développement. Reportage.
Selon les témoins rencontrés sur place, les agents de sécurité publique composée de la police nationale, de la gendarmerie et les gardes nomades ont encerclé tôt, vers 6 heures du matin la forêt de Walia, situé à la sortie sud de la capitale tchadienne. Et à 8 heures, les tractopelles sont entrées en action en démolissant la gare routière et les installations environnantes. Cette démolition s’inscrit dans le cadre du ratissage des occupations anarchiques et illégales des espaces publics.
Pour le délégué de la commune du 9e arrondissement, Kélo Agnim, l’autorisation d’exploitation de cet espace est d’une année renouvelable et la Mairie a été claire, s’il y a quelque chose l’endroit sera évacué sans aucune difficulté. Selon le délégué, vu la nature de cette autorisation, les exploitants du lieu devraient faire attention à ne pas faire de gros investissements. À propos d’un éventuel dédommagement, M. Kilo Agnim souligne que ce n’est pas lui qui décide, mais les instructions viennent d’en haut.
Le colonel Djimet Bagaou, président du parti démocratique du Peuple tchadien (PDPT) et l’un de promoteur de cette agence de voyages balaie ces allégations du revers de la main. Il affirme que lui et ses associés ont mené des démarches auprès des autorités communales pour obtenir une autorisation d’occupation provisoire de cet espace public. L’homme politique affirme qu’ils ont même payé des taxes foncières à l’État. À son avis, l’acte posé par les autorités communales est une violation des droits de l’homme. Djimet Bagaou estime que la démolition de la gare routière crée de soucis aux propriétaires des agences de voyages. Selon le conseiller national, il y a une catégorie des Tchadiens qui continuent de maintenir une franche de la population dans la pauvreté. « C’est légalement que nous sommes allés nous installer avec les documents juridiques d’une entreprise et associés », dit-il. Pour lui, dans le 9e, il n’y a pas une agence de voyages et c’est dans le souci de réduire la peine des habitants qui traversent le fleuve pour aller dans une agence de voyages. Au sujet du délai d’un an dont faisait allusion le délégué du 9e, il précise qu’ils ont reçu l’autorisation d’exploiter l’espace qu’en septembre dernier. Pour l’officier, ce sont les propriétaires des agences de voyages qui sont en ville qui on fait des manigances et les autorités ont accepté de jouer leur jeu. Il qualifie cet acte de concurrence déloyale qui ne saurait être toléré.
En démolissant cette gare, dit-il, ce sont plus de 150 millions de FCFA d’investissement qui viennent d’être détruits par les autorités communales. « Quand nous avions entamé les travaux, on aurait pu nous arrêter, mais les autorités ne l’ont pas fait jusqu’à ce que nous ayons engagé des dépenses énormes avant de venir détruire », regrette-t-il.
Sur la question d’insécurité avancée par les autorités communales, Djimet Bagaou dit que grâce à l’installation de la gare automobile, le nombre d’agressions a drastiquement diminué à cause des installations des panneaux solaires.
Jules Doukoundjé