Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) a réuni lundi à N’Djamena les leaders de toutes les confessions religieuses pour les informer de l’état d’avancement des travaux préparatoires du dialogue national inclusif (DNI). Le chef de l’église catholique du Tchad, l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Monseigneur Edmond Djitangar, le président du Conseil des affaires islamiques du Tchad (CSAI), Dr Cheikh Mahamat Khatir Issa et le Secrétaire général de l’entente des églises évangéliques et missionnaires au Tchad (EMEET), Dr Aldo, y ont pris part. Reportage.
Pour que le dialogue national inclusif (DNI) prévu pour le 15 février prochain réussisse, il faut impliquer toutes les entités sociales. C’est dans cette optique que le CODNI a échangé hier lundi, dans l’après-midi, avec tous les leaders de confessions religieuses du pays. L’objet de la rencontre est d’informer ces leaders religieux de l’état d’avancement des travaux préparatoires du DNI. C’est aussi l’occasion d’inviter ces religieux à s’impliquer davantage dans le processus. Pendant plus de 3 heures, les responsables des 5 comités thématiques ont tour à tour expliqué les résumés de leurs travaux. A la fin des présentations, les religieux ont à leur tour salué l’initiative du CODNI. Ils ont aussi prié pour la bonne tenue du DNI.
Le chef de l’église du Tchad, l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Monseigneur Edmond Djitangar exprime sa gratitude pour la clairvoyance du CODNI de tenir informés les chefs religieux. Pour l’archevêque, le dialogue et la réconciliation sont des thèmes religieux. Il estime que le dialogue est pour l’Église catholique une activité fondamentale. Selon lui, le premier dialogue, c’est d’abord la prière avec Dieu. Il a souligné aussi que le dialogue avec Dieu permet d’engager le dialogue entre les hommes. « Pour nous église catholique, nous observons en silence, mais avec satisfaction tous les efforts qui sont déployés par les uns et les autres pour que le DNI devienne une réalité », dit-il. Selon le chef de l’Église catholique tchadienne, cette rencontre est la bienvenue, par ce que les religieux ont besoin de savoir, où en est-on, et où on va ? Edmond Djitangar exhorte les responsables du CODNI et les autorités de la transition à conduire le dialogue avec discernement et liberté de conscience. Il exhorte aussi les participants à jeter ensemble les bases d’un avenir national commun.
Abondant dans le même sens, le président du Conseil des affaires islamiques du Tchad (CSAI), Dr Cheikh Mahamat Khatir Issa, remercie le CODNI d’avoir levé l’équivoque et apporté un démenti aux rumeurs sur un éventuel report de l’organisation du dialogue. L’imam dit qu’il suit avec beaucoup d’intérêt les différents rapports qui sont présentés. Il a également insisté sur la nécessité des Tchadiens de s’unir pour relever les différents défis qui pointent à l’horizon. Dr Mahamat Khatir Issa affirme que le dialogue est un impératif pour la construction d’un État solide. Le président du CSAI a prodigué des conseils aux responsables du CODNI. Il leur demande de redoubler les efforts pour respecter l’échéance fixée. L’imam a souligné que le pays a besoin des institutions fortes et exhorte les autorités à mettre de côté les intérêts partisans. Dr Mahamat Khatir Issa a affirmé que l’unité et l’intégrité du territoire national ne sauraient remis en cause.
Pour le secrétaire général de l’entente des églises évangéliques et missionnaires au Tchad (EMEET), Dr Aldo, les chrétiens évangéliques au Tchad sont favorables au dialogue et promettent de faire de la sensibilisation et des prières pour que ce projet devienne une réalité. Il a aussi informé les membres du CODNI que dès ce 10 janvier, les chrétiens évangéliques au Tchad déclenchent une prière pour 40 jours avec jeun en faveur du (DNI). À propos du DNI toujours, le SG de l’EMEET salue les travaux qui ont été abattus par les différents sous-comités thématiques. Le pasteur dit que les chrétiens évangéliques du Tchad représentés par l’ensemble des églises et missions évangéliques au Tchad, par l’alliance des églises pentecôtistes au Tchad, et par l’association tchadienne des églises baptistes pensent qu’il ne peut y avoir de vrai dialogue sans écoute, sans l’humilité, sans la patience et la maîtrise de soi qui sont les ingrédients nécessaires pour une bonne organisation d’un DNI. Il conseille aussi les responsables du CODNI à faire attention à l’écoute. Il les invite à beaucoup écouter pour bien préparer le DNI.
Jules Doukoundjé