Déguerpissement des fleuristes jouxtant l’IFT

Déc 18, 2021

La coopérative des fleuristes « Stop désert », située à côté de l’Institut Français du Tchad (IFT) de N’Djamena, dans le 3e arrondissement, est contrainte de quitter le lieu. Le nouvel acquéreur du terrain veut créer un parc automobile. Désorientés, des centaines de fleuristes interpellent les autorités communales pour leur trouver un nouvel emplacement. Reportage.

Les fleuristes situés à côté de l’institut français de N’Djamena sont déclarés persona non grata. Ils doivent immédiatement quitter le lieu. Installés depuis 2000, par la mairie de N’Djamena, ces fleuristes ne savent où déposer leur un million et demi de plants. Le terrain serait vendu à un commerçant qui veut en faire un parc d’automobile. Selon eux, l’affaire a été traduite en justice 2 fois avec 2 acquéreurs différents. Ils affirment avoir gagné le premier procès, mais ont perdu le second et la justice leur demande de quitter le lieu. La coopérative-stop désert est composée de 250 fleuristes, ils interpellent les autorités communales afin de leur trouver un nouveau local.

Pour Labeu Jacob, le secrétaire général (SG) de la coopérative « stop désert », leur organisation n’est pas au-dessus de la loi, mais la mairie n’a rien prévu pour eux. Stop désert est une coopérative située à côté de l’institut français du Tchad, elle œuvre dans le domaine de production des plantes et des fleurs. Selon M. Jacob, ils étaient en ville avant d’être relocalisés par la mairie centrale dans cette espace depuis 2000. Il souligne que son organisation compte 250 fleuristes qui travaillent dans la production des fleurs, des plants d’arbres fruitiers et non fruitiers. « Nous sommes une association organisée. Nous payons normalement nos taxes à la commune », dit le SG de la coopérative-stop désert.  Il explique qu’au début un monsieur se prénommant Bakhit leur avait demandé de quitter le lieu, parce qu’il est propriétaire du terrain.  Mais les fleuristes se sont opposés et ont traduit l’affaire en justice qui leur a donné raison. Ensuite dit M. Labeu Jacob autre personne du nom Adam Adawi surgit et affirme, la main sur le cœur, qu’il est propriétaire du terrain et leur demande de quitter.

Selon le responsable de la coopérative-stop désert, ce dernier voulait créer un parking de vente de voiture. « Il nous a montré ses papiers. Nous lui avons dit que c’est la Mairie qui nous a amenés ici, sans la décision de la mairie nous ne quitterons pas », dit-il. Adam Adawi a traduit la coopérative au tribunal et a gagné le procès. Cette fois-ci, les fleuristes doivent quitter définitivement le lieu. Regroupés dans l’espace vert, ils disent être mis devant un fait accompli et interpellent le Maire de la ville de N’Djamena, Ali Haroun pour leur trouver un autre espace vide. Le SG de la coopérative des fleuristes de l’institut français de N’Djamena estime que c’est la seule activité génératrice de revenus qui leur permet de prendre en charge leur famille. Il soutient que si rien n’est fait, il leur serait difficile de prendre en charge leur famille. Labeu Jacob souligne aussi que cette place fait vivre directement 250 fleuristes et indirectement plus de 500 personnes. Sur le site en question il y a actuellement 1 million et demi de plants d’une valeur de plus 80 millions de francs CFA.

Selon nos sources, la ville de N’Djamena compte environ 3 coopératives des fleuristes qui emploient directement 2500 fleuristes. Les fleuristes affirment unanimement qu’ils participent activement à la lutte contre la désertification et le réchauffement climatique en plantant des milliers d’arbres chaque année. Un peu loin dans le jardin, un autre jeune fleuriste témoigne. Il a pu payer ses études jusqu’en Master.  Il s’appelle Douadé Davide. Il dit exercer cette activité depuis le lycée. Selon lui, ce vendredi matin, les forces de l’ordre ont détruit leurs plants et leur demandent de quitter la place.

Pour le Secrétaire général de toutes les coopératives des fleuristes de la ville de N’Djamena, Weina Dabey, c’est le Maire sortant qui a vendu le terrain à un individu sans les informer. Le SG dit qu’en leur demandant de partir, c’est des dizaines de millions de pertes. « Nous avons beaucoup investi ici, si on nous demande de partir, on va tout perdre », dit-il.

La rédaction a interpellé la Mairie sur cette affaire. Elle serait à la recherche d’un nouvel endroit pour réinstaller les fleuristes.

Jules Doukoundjé

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