Petit aperçu historique du sultanat (des) Kasser

Déc 15, 2021

Sa Majesté Kachallah Mahamat Kasser, intronisé depuis 1986 sultan de N’Djaména rural et urbain s’est éteint, ce 13 décembre 2021. Pour la petite histoire, le sultanat (des) Kasser est indissociable de l’histoire politique et coloniale du Tchad. Tout a commencé avec le sultan Chérif Idjilé (CI).  Il fut le premier sultan.  Le sultanat est géographiquement créé autour d’un nouveau village constitué de plusieurs villages aux alentours.

Sa Majesté feu Kachallah Mahamat Kasser, vient de s’éteindre ce 13 décembre 2021 après 35 ans de règne sur le trône du sultanat de N’Djamena rural et urbain. Il est décrit comme un sultan consensuel et constamment à la recherche du compromis. Son fils aîné, Mahamat Idjelé Kachallah vient d’être intronisé nouveau sultan de N'Djamena rural et urbain. L’annonce a été faite ce 15 décembre 2021, conformément au programme familial.

L’histoire des sultanat Kasser est une véritable épopée tchadienne. Au début de l’histoire, la population était estimée à cette époque à environ 1911 âmes. N’Djamena autrefois était un village multiethnique où 16 tribus se côtoyaient dans une parfaite harmonie. Le plus grand groupe ethnique était les Arabes (669 personnes). D’autres groupes tels les Bornos, les Sara Kaba, les Ial-bandas, les Niellims, les Sarr, les Sara mandjingayes, les Ial-siningales ( Tchadiens aux origines ouest-africains), les Haoussas, les Haddads, les Baguirmis, les Kotokos, les Fallatas (Peuls), les Bouas, les Fores et les Ial-kreichs en faisaient partie

Le sultan Chérif Idjilé fut un des lieutenants de Rabah, conquérant pour les uns, marchand d’esclaves pour les autres. C’était un Arabe du Bornou. Il était décrit par les colons comme un vieillard au regard vague et au visage orné d’une barbe blanche moyennement soigné. Il laisse dire par son entourage arabe-borno qu’il est « descendant du prophète Mohamed. » Selon l’administration coloniale française, le sultan Chérif Idjilé serait peu instruit, mais il était un homme d’une intelligence pure, à un savoir-faire et un savoir-vivre hors du commun. Il a compris, très tôt avant les autres, que le colon est le nouveau maître. Le sultan a vite cherché à gagner la confiance de l’administration coloniale. Il y arriva aisément.

Chérif Idjilé décède en 1935. Il ne verra pas sa ville érigée en Sultanat. Le sultan Kasser Chérif Mohamed Idjilé lui succède. Il est témoin de l’érection du village, devenu une bourgade commerçante, en Sultanat en 1935.  Le nouveau sultan meurt à son tour en 1972 après un long règne. Selon plusieurs sources, c’était un homme de paix et de justice malgré son passé de soldat colonial. Il avait combattu Rabah. La bourgade est alors érigée en ville. Et baptisée Fort-Lamy. Une dénomination en mémoire au commandant Lamy de l’armée coloniale mort lui aussi en 1900 dans une confrontation historique avec le conquérant Rabah. À l’ indépendance, Fort-Lamy fut débaptisée par le premier Président tchadien N’garta Tombalbaye. La ville sera désormais N’Djaména, lieu de repos en Arabe locale.  N’Djamena à l’époque, était subdivisée en 5 quartiers : Hillé nassara ou quartier européens , Djambal-Bahar, Djambal Ngato, Yalnas et Mardjan-Daffack.

Après la mort du sultan Kasser Cherif Mohamed Idjilé en 1972, le prince Kasser Chanko prend les rênes du sultanat. Il ne règne que 10 ans. La mort l’emporte en 1983. Avant Kachallah Mahamat Kasser, en 1984, Abawa hamat Chonko accède au trône. C’était le règne le plus court de l’histoire du sultanat des Kasser. Il se termine abruptement en 1986. Aujourd’hui le sultanat des Kasser continue à s’écrire au présent avec le nouveau sultan Mahamat Idjelé Kachallah. Et au passé avec toute la dynastie des Kasser.

La rédaction

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