La coordination des actions citoyennes Wakit Tama a réussi l’acte 4 de ses marches pacifiques. L’itinéraire habituel a changé. Les marcheurs sont partis du point de rassemblement à l’espace Fest’Africa pour finir au Stade Idriss Mahamat Ouya (IMO), dans le 3e arrondissement. Wakit Tama à fait passer à travers cette marche 10 messages aux autorités de la transition. Reportage.
Plus de 4000 marcheurs ont pointé présents selon Wakit Tama ce samedi matin 11 décembre. Avant leur départ, ils ont campé à l’espace Fest’Africa au quartier Moursal, dans le 6e arrondissement de N’Djamena. Ils chantaient à tue-tête, brandissaient les pancartes avec différentes mentions.
8h 30 min. La foule des marcheurs se met en ordre de marche, après l’hymne national. L’itinéraire recommandé par l’administration sécuritaire est respecté. Les manifestants s’arrêtent quatre fois. D’abord, tous genoux à terre en face du building de Moursal. Même acte devant le rond-point du centenaire et devant l’ancien local de la Radio nationale tchadienne (RNT). Le dernier arrêt était devant l’Institut français au Tchad (IFT). Après une heure et demie de marche, les marcheurs sont arrivés au stade IMO bruyant sous un regard bienveillant des forces de sécurités, fortement mobilisées.
10 messages sont clamés par Wakit Tama : « non à la guerre, non à la manipulation nord-sud, non à la dictature, non à la succession monarchique, non à la France, non à la charte du Conseil Militaire de la Transition (CMT) dans son format actuel, non à l’exclusion de quelques sensibilités politiques, non au Conseil National de Transition (CNT) avant le dialogue national inclusif (DNI), non au traitement exagéré des membres du CMT, oui au dialogue national inclusif ».
Wakit Tama affirme que la contestation par cette 4e marche est justifiée. Et fustige la discrimination, l’inégalité, l’injustice, la pauvreté imposée aux Tchadiens avec l’aide politique et militaire de la France. Pour illustrer leur propos, les leaders citent le poète Tunisien Alchaabi Abulqasim qui dit, « si un peuple décide un jour de se prendre en main, il n’a pas d’autres choix que de forcer le destin. » La coordination des actions citoyennes insiste sur l’illégalité du CMT. Elle soutient que sa mise en place n’a pas respecté les recommandations constitutionnelles et les textes internationaux ratifiés par le Tchad. Les leaders de la plateforme disent qu’ils marchent parce que la constitution les autorise.
Les marcheurs se sont dispersés dans la discipline, sans aucun incident.
Moyalbaye Nadjasna