Certains établissements scolaires publics disposent des bibliothèques classiques pour élèves et enseignants. Ouvertes tous les jours pendant les heures de cours, certains élèves viennent chercher des contenus divers de cours et d’exercices. Les gestionnaires des bibliothèques de quelques lycées sillonnés disent que la fréquentation n’est pas reluisante, mais encourageante. Reportage.
Première étape : Lycée d’Abena, un établissement public, dans le 7e arrondissement de N’Djamena, la capitale. Il est 9h 00. La salle de la bibliothèque est bondée d’élèves. Plus de 2523 livres toutes disciplines confondues de la seconde en terminale (A, D et C) sont alignés dans les rayons. Un silence cimetière y règne. Chaque lecteur est concentré sur son ouvrage. Une somme de 1000 FCFA doit être payée l’inscription annuelle, dit le bibliothécaire M. Service Ahane. Cette inscription donne droit aux abonnés à une carte d’accès à la bibliothèque. La moyenne de fréquentation est encourageante. M. Service affirme qu’entre 35 à 108 élèves fréquente par jour la bibliothèque.
Première bibliothèque au lycée d’Abena, l’affluence est encourageante. « Tout dépend de la disponibilité des élèves. Ils viennent pendant les heures creuses et au moment où ils ne sont pas acculés par les devoirs de classes. Sinon, je ferme parfois à 15h à la demande des élèves », dit-il. C’est le Projet d’Appui à la Réforme du Secteur de l’Education PARSEC qui a doté le lycée d’Abena d’une bibliothèque en octobre 2021. Pour l’instant il n’existe pas une salle dédiée. Mais provisoirement une salle de classe a été réquisitionnée pour abriter la bibliothèque, dit M. Service.
Le bibliothécaire affirme que les ouvrages littéraires intégrés dans le programme d’enseignement ne sont pas au complet. Il souligne qu’il utilise les frais d’inscriptions pour en acheter et combler ce manquement. M. Service Ahane déplore l’étroitesse de la salle de lecture. Il demande au ministère de tutelle de leur construire une nouvelle bibliothèque avec une grande salle de lecture.
Interrogé certains élèves disent que rien ne peut remplacer le livre. Pour eux, la lecture leur permet d’être en contact avec le savoir. Et complète le contenu des cours.
2e étape : Lycée de Walia dans le 9e arrondissement au sud de la capitale. Ici, la bibliothèque scolaire existe depuis 2011. Le ministère de l’Éducation nationale à travers le Centre National de Curricula (CNC) a construit la bibliothèque et acheté les ouvrages. Avec le PARSEC, le lycée a bénéficié encore d’une bibliothèque numérique. Plus de 3000 ouvrages sont accessibles gratuitement à tous les élèves, dit le bibliothécaire, Zigoubé Fakané. Pour lui, la moyenne de fréquentation est estimée à 92%. À son avis, la salle se remplit quelquefois et certains élèves sont obligés d’attendre que les autres libèrent la salle. M. Zigoubé affirme aussi que quelques ouvrages importants manquent à la bibliothèque. Comme son collègue du lycée d’Abena, il demande la construction d’un nouveau bâtiment pour de bibliothèque avec une salle de lecture spacieuse.
Kouladoum Mireille Modestine