18/01/2011
La démocratie et
les partis politique au Tchad
Le vent de la démocratie du
début des années quatre vingt dix qui souffla un peu partout dans le
monde n’a pas épargné non plus le Tchad. L'avènement démocratique
survenu le 1er décembre 1990 dans le pays de Toumaï a été accueilli avec
gaieté et enthousiasme par le peuple tchadien. C’était le début de la
démocratie et la fin d’une barbare dictature. Très vite et
naturellement avec les libertés d’opinion et de presse, des partis
politiques, des journaux et des radios ont vu le jour. Ces derniers
constituent le soubassement de la démocratie.
Vingt ans après, qu’en on
t-ils fait, les partis politique, de cette démocratie chèrement acquise
?
D'abord, je suis un simple
observateur et passionné de la politique. Mon ambition la plus ardente
est de voir la démocratie sous tous ces aspects progresser dans mon
pays. Cela implique un respect de la règle démocratique du côté des
tenants du pouvoir comme de l'opposition démocratique. Il est vrai que
tout ou presque a été dit sur le régime en place. Il serait tout
simplement partial de croire que le jeu démocratique est le propre du
pouvoir. Voilà la raison de la problématique que j’entends soulever.
S'agissant du côté du
pouvoir, beaucoup avant moi ont jeté des fleurs ou des cailloux. Je
m'intéresse à la démocratie de l'opposition qui ne cesse d'attaquer
chaque jour le pouvoir. Vous conviendrez avec moi peut-être sur certains
points qui me poussent à me poser tant des questions et ma petite
capacité intellectuelle ne me permet pas de comprendre, voilà pourquoi
je cherche à susciter une réflexion saine. Que chacun apporte son
concours pour qu’on appréhende cette problématique autour de la
démocratie et nos partis politiques. Ainsi, depuis l'arrivée de la
démocratie et la naissance des partis politique nous avons assisté à
beaucoup d’échéances électorales présidentielles que législatives.
Cependant, les partis politique comme le RDP, le FAR, le VIVA RNDP,
l’UN, l’UNDR, l’URD, l’UDR, etc. sont toujours restés avec les mêmes
présidents nationaux. En quoi obéit cette incohérence ? n’y a-t-il pas
des tchadiens compétents à les succéder ? sont-ils démocratiques, eux
qui exigent constamment la démocratie et l’alternance ?
Alors peut-on nous
interroger sur la nature même de nos partis politique ? Les objectifs
primordiaux de nos partis ne sont-ils pas ministériels que présidentiels
? Le fait de se pérenniser à la direction de son parti ne donne-t-il pas
l'envie au tenant de pouvoir de se pérenniser ?
Sous d'autres cieux, si un
candidat échoue à une échéance électorale, il cède automatiquement sa
place à un autre candidat peut-être plus charismatique que lui de tenter
sa chance. Ici cela fait vingt ans que ces chefs sont à la tête de leurs
partis politique et à ce que je sache aucun n’a gagné ni semble l’être.
J'aimerai que nos
politiciens s'inspirent du modèle de la démocratie occidentale, accepter
l'alternance et savoir digérer l'échec et donner l'opportunité à d'
autres de mesurer leurs capacités afin de parvenir à un changement tant
souhaité.
Mon désir c’est de voir nos
politiciens préparer la jeunesse pour les remplacer. Autrement, nous
assistons aux vieillissements des partis politiques et nous craignons un
vide politique après cette génération.
Mahamat Hissein
18/01/2011
Accord du 13 août 2007 : Le coup de grâce donné à la démocratie
Tchadienne
Après le souhait historique
du PR lors de la cérémonie de signature de l’accord dit de renforcement
du processus démocratique au Tchad, les encres des signatures des chefs
des partis politique laissent une cicatrice chéloïdienne à la
démocratie Tchadienne.
Acquise au prix de l’ultime
sacrifice des martyrs de l’action du premier Avril 1990, la démocratie
Tchadienne traverse les moments les plus critiques de son existence.
Pour cause, un accord dit « de renforcement du processus démocratique »
qui prend en otage les acquis démocratiques de notre système. Cet accord
aux dispositions anti-constitutionnelles et anti-démocratiques est venu
se hisser au dessus de toutes les lois et règles qui régissent
l’exercice de la politique en République. Pour exemple, la constitution
de la CENI et de ses démembrements ne se fait pas selon la
représentativité à l’Assemblée Nationale, mais en fonction de la
signature de l’accord du 13 août. Conséquence, des partis politiques de
la CPDC et la Majorité ne disposant d’aucun siège au parlement, se
taillent une place de choix dans l’organisation des élections au mépris
d’autres partis non signataires dudit accord qui ont pourtant des
députés à l’hémicycle.
Autre chose, c’est la
confiscation de l’accès aux postes électifs de la république, par les
partis politique, qui craignent la conquête du pouvoir par les
indépendants qui pourtant au vu des textes de la Constitution, ont le
droit de se faire élire aux hautes fonctions de la République, dans le
respect des règles de transparence, base d’une démocratie réelle. Au
clair, cet accord devient une entente entre deux entités pour prendre en
otage la gestion d’un pays qui pourtant appartient à tous. Sinon,
comment comprendre, que l’on peut gouverner et se réclamer de
l’opposition, pour occuper des postes à la CENI et dans ses
démembrements ? N’est-ce pas là, une stratégie mise en place par une
seule majorité, pour garder à elle et à elle seule la gestion du Pays.
Le pire des pratiques
anti-démocratiques et anti-constitutionnelles imputables à cet accord
est la répartition des sièges à l’Assemblée Nationale. Cette répartition
qui, en démocratie devait attribuer les sièges aux régions en fonction
du peuplement s’est plutôt fait au mépris des normes démocratiques, à la
convenance de l’accord du 13 août. Pour exemple, le Tibesti se retrouve
avec 4 députés contre 2 pour le département de Ngourkousso. Ainsi les
députés seront dans l’esprit de l’accord du 13 août les « élus de la
terre » et non « du peuple ».
Au vu des atteintes
multiples aux principes démocratiques qu’entraîne l’application de
l’accord pourtant destiné au renforcement de la démocratie, il est
important que l’élu de la Nation et les élus du peuple, revoient la
façon dont le pays est actuellement géré avec un œil détourné du regard
du 13 août et orienté vers les normes démocratiques gages d’un
développement durable.
Ndakmissou Gédéon